Népal – Trek autour des Annapurna
Le trek autour des Annapurna au Népal est une des destinations phares des randonneurs, il est très prisé par les étrangers et plus particulièrement par les Français (classé n°1 parmi les nationalités référencées). Il est vrai, que le Népal, situé sur la chaine de l’Himalaya, possède 6 des 8 plus hauts sommets du monde dont le mont Everest, ce qui en fait en fait une destination de rêve pour les amoureux de la montagne. En visitant l’Inde, et de passage au Népal pour me refaire des visas indiens, il aurait été dommage de rater une si belle occasion en étant sur place, alors que certains font des milliers de kilomètres pour quelques jours de marche. Je vais parler ici de mes aventures sur ce trek, sachant qu’il y a d’autres treks tout aussi magnifiques et moins fréquentés tel que ceux du Langtang (au nord de Kathmandu) ou encore celui de l’Everest (à l’est du Népal).
J’ai fais ce trek en 2 fois. J’ai commencé en décembre 2014, mais à cause de la neige tombée en abondance, j’ai du rebrousser chemin (1ère partie). Je suis donc revenu en avril 2015 pour le finir (2ème partie).
Pour vous aider à bien préparer ce trek, j’ai regroupé dans cet article tous les bons conseils que j’ai pu glaner ; il est complémentaire à cet article.
Mon parcours – 1ère partie (8-18 décembre 2014)
Lorsque je suis arrivé au Népal (début décembre 2014), les conditions météo étaient favorables pour faire le circuit autour des Annapurna : soleil en journée, températures négatives la nuit en altitude, peu de neige sur le col. Aussi, je me suis décidé à le faire, et de profiter de la basse saison.
Pour information : j’ai pratiquement fait le trajet tout seul en ne rencontrant seulement que quelques marcheurs. Je savais qu’il n’y aurait pas beaucoup de monde, mais de là à ne rencontrer presque personne… J’ai donc logé seul dans les guesthouses où je me suis arrêté (sauf 1 fois), et j’étais parfois même le seul étranger à dormir dans un village…
Etape 1 (8 décembre 2014) : Pokhara – Besisahar (820 mètres) – Ngadi – Bahudenda (1310 mètres) – 17 km, 12h30-16h00
Partit de Pokhara le matin même en bus local, je suis arrivé après plus de 4 heures de trajet à Besisahar. Après un déjeuner rapide, je me suis enfin lancé dans cette grande aventure. Le début du trajet sur la route est très désagréable jusqu’à Ngadi, à cause des nombreux véhicules desservant un énorme chantier de constructions d’ouvrages. La suite vers Bahudenda est plus paisible, car il n’y a plus de camions. J’ai croisé sur la route, à la sortie de Ngadi, un jeune à moto de la police trafic, qui après discussion a souhaité absolument à m’emmener jusqu’à Bahudenda en moto. J’ai donc accepté par charité qu’il m’avance un peu (je pense de 2 km) jusqu’à Bahudenda. Sans prospecter les logements disponibles, je me suis arrêté à la première que j’ai trouvée. Logement simple, douche au seau d’eau chaude puis diner avec mon premier dal baht. Coût : nuit gratuite, 2 repas 500 roupies, bus 250 roupies.
Etape 2 (9 décembre 2014) : Bahudenda (1310 mètres) – Dharapani (1900 mètres) – 23 km, 7h15-16h15 dont 45 min de pause
Dès la sortie de ma guesthouse, j’entame un petit dénivelé progressif de 200 mètres pour arriver… au centre de Bahudenda !!! Zut, moi qui croyais être arrivé la veille au village. En fait, les guesthouses étant bien réparties sur le circuit, elles sont forcément rattachées à un village, et cela peut s’étendre sur plusieurs kilomètres. Pour être sûr d’être au centre du village, marchez jusqu’à une concentration de commerces et de guesthouses autour de la route principale. Sitôt le village traversé, je redescends ce que j’ai monté. La suite du chemin en partie sur la route est assez tranquille, sans difficultés particulières jusqu’à Chamche. Après Chamche, retour sur du chemin avec 2 dénivelés assez raides. Pour ceux qui sont fatigués, vous trouverez de quoi vous restaurer sur le chemin avant le deuxième dénivelé. Sitôt le deuxième dénivelé passé, me voici au arrivé au paradis : magnifique vue sur Tal (1700 mètres) et sur la vallée. Le paysage est lunaire : pas de végétations, terrain caillouteux et une magnifique rivière bleue turquoise. Mon objectif de la journée est atteint… en début d’après-midi. Que faire ? Rester dans ce lieu paradisiaque et ne rien faire ? Ou bien continuer à marcher, étant encore en pleine forme ? J’ai choisi la deuxième option, et j’ai poursuivi ma marche jusqu’à Dharapani ; la suite du trajet ne présentant aucune difficulté. Coût : nuit 200 roupies, 2 repas 920 roupies.
Etape 3 (10 décembre 2014) : Dharapani (1900 mètres) – Chame (2710 mètres) – 16 km, 8h50-13h40
Toujours en pleine forme, je n’avais qu’une envie : marcher, marcher et marcher. En regardant les altitudes des villages, j’ai tout de même grimpé de 1000 mètres en 2 jours, et pour aller jusqu’à Chame, c’est 800 mètres de plus. Dans ma vie, je n’ai jamais eue l’occasion de monter si haut en montagne, et ne connaissant pas la réaction de mon corps, j’ai préféré faire une petite étape en kilomètres, mais une grande en altitude. Je sais aussi que c’est important de laisser le temps à l’organisme de s’adapter au changement d’altitude. Donc, j’ai trainé un peu au lit, ne voulant pas partir trop tôt… Le trajet se fait entièrement sur la route avec des véhicules circulant régulièrement, donc beaucoup de poussières dans l’air. Malgré, un bon dénivelé positif de 500 mètres entre Danyaku et Timang, j’ai fini par arriver en début d’après-midi à Chame, en pleine forme… Donc repos forcé. Coût : nuit 100 roupies, 2 repas 575 roupies.
Etape 4 (11 décembre 2014) : Chame (2710 mètres) – Upper Pisang (3310 mètres) – ~14 km, 8h00-11h45
Là aussi petite étape, mais je n’avais pas envie de trainer au lit, donc départ à 8h00. Le trajet se fait sur la route, donc montée progressive. Après Bhratang, le paysage change bien, les températures aussi (à la baisse) et la végétation n’est plus la même. Je vois de plus en plus de la neige sur les sommets des Annapurna. J’ai l’impression de passer dans un autre monde. Ici, plus de jeep ou de camions, juste quelques motos. De la tranquillité donc avant la fin de la construction du pont. Lower Pisang est un village situé sur la route. Upper Pisang et un village situé juste en face de Lower Pisang, 100 mètres plus haut à flan de montagne. J’ai donc choisi de faire étape au soleil et de profiter d’une belle vue sur la vallée. En arrivant dans ce village, j’avais l’impression d’arriver dans un village fantôme : beaucoup de maisons non habitées, en ruine et quelques guesthouses vide. Bref, pas un habitant en vue, c’est glauque. Où vais-je me poser ? J’aperçois au loin un monastère au dessus des habitations, aussi je me rends dans cette direction pour le visiter. En montant, je croise une femme qui me voyant me propose un thé (gratuit !). En regardant derrière elle, je m’aperçois qu’elle s’occupe d’une guesthouse. C’est donc chez elle que je me pose. Etant arrivé tôt, je lui commande un plat pour le déjeuner. L’après-midi, ballade dans les hauteurs et participation à la prière du soir dans le petit monastère bouddhiste du village. A compter de ce jour, l’eau gèle la nuit et les températures sont négatives la nuit. Heureusement, j’ai loué un sac couchage d’hiver à Pokhara… Coût : nuit gratuite, 3 repas 1020 roupies.
Etape 5 (12 décembre 2014) : Upper Pisang (3310 mètres) – Bhraka (3450 mètres) – ~17 km, 8h00-14h00 dont 30 min de pause
Pour cette étape, j’avais le choix soit de passer par la route et ne faire que 100 mètres de dénivelé positif soit de rester sur le chemin loin de la route et de faire 300 mètres de dénivelés positifs puis 200 mètres de négatif. En général, je n’aime pas monter pour redescendre, et encore moins pour retrouver la route quelques que je quitte quelques kilomètres plus loin. Après de longues réflexions, j’ai tout de même pris le chemin. Le trajet se fait à flan de montagne avec la traversée de 2 villages, là aussi fantôme. Il faut savoir qu’en basse saison et en hiver, la plupart des habitants descendent en ville, en attendant la prochaine saison. Le chemin offre une belle vue sur la vallée, ainsi que sur les villages alentours. J’ai trouvé le chemin long, notamment sur la fin, ce qui n’avait pas été le cas auparavant. Au final, je ne regrette pas de l’avoir fait et j’étais arrivé bien fatigué. Coût : nuit gratuite, 3 repas 1140 roupies.
Etape 6 (13 décembre 2014) : Bhraka (3450 mètres) – Lacs gelés (4600 mètres) – Bhraka – Manang (3540 mètres)
Aux environs de 3500 mètres d’altitude, une journée d’acclimatation est très fortement recommandée. En effet, on entre en haute altitude et c’est à partir de cette hauteur que l’on peut attraper le mal aiguë des montagnes (2500 mètres en basses températures). Pour permettre au corps de s’y habituer, il faut monter le plus haut possible et redescendre. J’ai donc entamé une montée vers 2 lacs gelés perchés à 4600 mètres d’altitude, situé non loin de Brakha. Jusque là j’avais du soleil et des températures agréables en journée, aujourd’hui le soleil a disparut pour laisser la place à un brouillard et des températures fraîches. J’ai donc fait l’aller-retour seul : 3 heures pour monter, 1,5 heure pour redescendre et je suis resté sur place seulement 5 minutes pour prendre quelques photos. En effet, la neige commençant légèrement à tomber, j’ai préféré ne pas m’attarder. Bref, acclimatation réussi, je suis prêt à monter plus haut. Une fois redescendu à Brakha, il a commencé à bien neigé et ne voulant pas rester seul à Brakha, j’ai donc marché 2 km sous la neige pour rejoindre Manang en 20 minutes. Coût : nuit gratuite, 3 repas 1320 roupies.
Etape 7 (14 décembre 2014) : Manang – Manang (3540 mètres)
Durant toute la nuit et la journée, la neige est tombée sur 50 cm, Manang est devenu tout blanc. Ceux qui était sur les étapes suivantes ont rebroussé chemin, ce n’est plus possible de traverser le col de Thorung la Pass (à 2 jours près). Malgré la prévision d’un soleil sur les prochains jour, les températures sont beaucoup trop fraîches pour faire fondre la neige (autour de 0-3°C en journée, et -10°C la nuit). Mon trek s’arrête-là comme pour tous marcheurs. J’ai essayé de me promener aux abords du village, mais ce n’est pas possible. Cela dit, le paysage est tout simplement magnifique. J’ai donc décidé moi aussi de rebrousser le chemin, non pas tout seul, mais avec des français. Objectif : attraper une jeep à Chame qui puisse nous ramener à Besisahar. Coût : nuit gratuite, 3 repas 1180 roupies.
Etape 8 (15 décembre 2014) : Manang – Lower Pisang – 15 km, 9h00-14h30
Je reviens donc sur mes pas avec Djo et sa fille Tihya de 2 ans et demi ainsi que Noémie. Le paysage est somptueux, tout de blanc vêtu sous un beau soleil. De bonnes conditions donc pour marcher dans 50 cm de neige, sur un petit chemin tracé par mes prédécesseurs. Malgré la quantité de neige, la marche se fait assez rapidement, sans perdre trop de temps. Je n’ai pas pu traverser le col cette fois, mais j’ai eu le bonheur de marcher dans la neige. D’ailleurs et à mon grand étonnement, j’ai croisé certains marcheurs tenant absolument aller jusqu’à Manang et espérer peut-être traverser le col. Oui, c’est possible mais pas avant plusieurs jours… Coût : nuit gratuite, 2 repas 900 roupies.
Etape 9 (16 décembre 2014) : Lower Pisang – Chame – 19 km, 8h50-12h30
Nous continuons toujours de marcher dans la neige avec un temps variable. Passé Bhratang, changement brutal de climat, la neige à presque fondue. Arrivé à Chame, nous nous mettons en quête d’une jeep. Nous avons trouvé une jeep, sauf que le chauffeur n’était pas pressé de partir (il commençait neiger), il jouait aux cartes… Nous avons donc convenu, qu’il nous emmènerait le lendemain matin. Nous nous sommes donc installés dans une guesthouse à proximité. Moins d’une heure après, le chauffeur a changé d’avis sans nous prévenir. Lorsque l’on se rend compte de cela, la jeep était déjà pleine. Le chauffeur est partit en nous laissant sur place, sans un mot d’excuse… Coût : nuit gratuite, 3 repas 870 roupies.
Etape 10 (17 décembre 2014) : Chame – Danaqyu – Besisahar – 12 km
Il a neigé durant la nuit, la route n’est plus praticable pour les véhicules et plus de Jeep à Chame. Nous sommes donc obligé de descendre encore plus bas, pour trouver la route sans neige. Arrivé peu avant Danaqyu, nous avons trouvé une jeep, qui a bien voulu nous descendre à Besisahar. La jeep bien remplie de 13-14 personnes, j’ai voyagé avec 6 autres personnes dans le coffre de la jeep (plus les sacs à dos) sur de la route cabossée sur 44 km pendant 7 heures. Enfin, le plus important était de sortir du fin fond des montagnes et de revenir en ville. Etant arrivé vers 19h, nous avons passé la nuit à Besisahar. Coût : nuit pour 3 personnes 300 roupies, 2 repas 450 roupies, jeep 1300 roupies.
Etape 11 (18 décembre 2014) : Besisahar – Pokhara
Départ le matin en minibus, direction Pokhara qui marque la fin de mon trek. Durée du trajet plus de 4 heures à causes des embouteillages en arrivant sur Pokhara. Je retrouve enfin des températures clémentes, mes affaires que j’ai laissées à l’hôtel et enfin de l’eau chaude pour se laver… Coût : minibus 500 roupies.
Mon parcours – 2ème partie (6-17 avril 2015)
Revenu au Népal, j’ai donc voulu finir ce trek interrompu par la neige en décembre dernier et le reprendre là où je me suis arrêté.
Etape 1 (6 avril 2015) : Kathmandu – Besisahar
Trajet effectué en bus local, 8 heures de bus pour rallier Besisahar depuis Kathmandu. Ce temps anormalement long est du à un léger accident sur la route, qui a bloqué la circulation. Lorsqu’un accrochage se produit (même très léger), les véhicules ne bougent pas et attendent l’arrivée de la police, ce qui peut mettre un certain temps et créer un énorme embouteillage. Ne voulant pas refaire tout ce que j’ai fait à pied la dernière fois, j’ai regardé la possibilité de prendre une jeep pour le lendemain. J’aurais pu partiellement avancer avec une jeep du jour, mais cela aurait été difficile d’en prendre une autre sur le chemin, car elles sont pratiquement toujours complètes (une jeep voyage toujours pleine). Coût : nuit 300 roupies, 2 repas 470 roupies.
Etape 2 (7 avril 2015) : Besisahar – Chame (1270 mètres) en jeep – 56 km, 17h00-01h00
Mauvaise nouvelle : jour de grève, personne n’est autorisé à travailler entre 5h00 et 17h00. Toutefois, j’ai trouvé une jeep non réservée. Pour la remplir ? Par chance, un groupe de 6 personnes cherchaient aussi à se rendre à Manang, là où je souhaitais aller. Les Népalais ont négocié le tarif pour moi : 4000 roupies pour aller à Manang, 3500 roupies pour eux (correct compte tenu de la situation). Départ à 17h00, arrivée à 01h00 à Chame pour faire une pause sur le trajet. Coût : nuit 200 roupies, 1 repas 270 roupies.
Etape 3 (8 avril 2015) : Chame – Lower Pisang – Manang (3540 mètres) – 35 km, 8h50-12h30 / 13h15-17h30
Après une courte nuit, les Népalais me demandent de payer le chauffeur. Normalement, on paye toujours à la fin, mais bon, eux l’ayant fait, je l’ai fais aussi. Le chauffeur tout heureux d’avoir mes 4000 roupies, nous laisse et repart en direction… de Besisahar. Oui le chauffeur à changé d’avis à la dernière minute et nous a planté à Chame, malgré notre accord commun pour aller à Manang. Les Népalais ne m’ont rien dit avant, sinon je n’aurais pas payé le chauffeur. Ce genre de situation est monnaie courante, les Népalais payent et se taisent (question de culture, de représailles ?). En tant qu’étranger, j’aurais pu négocier les choses car j’ai un statut particulier dans ce pays : celui qui contribue à l’économie du pays par le tourisme. Et puis un Népalais qui s’en prend à un touriste est plutôt risqué pour lui. Donc, non seulement je me suis fais berné, mais j’aurais pu empêcher d’une certaine manière éviter de cautionner ce genre de corruption. J’ai donc fait la suite du trajet à pied jusqu’à Chame, (35 km) et j’ai repris l’hôtel où je m’étais arrêté en décembre dernier. Longue journée de marche fatigante sur la route, mais au moins j’étais content d’arriver le plus vite possible à Manang. Coût : nuit gratuite, 2 repas 640 roupies.
Etape 4 (9 avril 2015) : Manang – Manang (3540 mètres)
Rencontre de Mohan, un Népalais qui travaille une partie de l’année à Calais en France, en tenant un magasin d’articles fait à la main au Népal. J’ai donc fait le reste du trajet avec lui. Journée de repos et d’acclimatation. Ne voulant pas refaire lac gelé de Bhraka, j’ai opté pour le point de vue sur la vallée, situé 300 mètres plus haut derrière Manang. La montée est assez raide et très enneigée, mais cela se fait en prenant ses précautions. Coût : nuit gratuite, 3 repas 825 roupies.
Etape 5 (10 avril 2015) : Manang – Ledar (4200 mètres) – 10 km, 8h00-12h30 dont 30 min de pause
Petite étape qui se fait facilement en prenant son temps ; on monte de 400 mètres sur les 4 premiers kilomètres. Me concernant, je marche maintenant très lentement dans les montées (un pas juste devant l’autre), car j’ai tendance à m’essouffler rapidement à cause de l’altitude. Sur le plat et dans les descentes, pas de problème ; j’avance bien. Par contre je ne cours pas. Coût : nuit gratuite, 2 repas 840 roupies.
Etape 6 (11 avril 2015) : Ledar – Thorung Phedi – Thorung high camp (4850-4925 mètres) – 7 km, 8h00-9h50 / 10h50-11h50
Là aussi, une toute petite étape mais qui se fait facilement jusqu’à Thorung Phedi : ça monte et ça descend un peu pour arriver à 4450 mètres. Jusqu’à Thorung Phedi, peu ou pas de neige sur le chemin. Ensuite montée très raide jusqu’à Thorung high camp : plus de 400 mètres de dénivelé sur 2 km et dans une épaisse couche de neige. Me voici arrivé dans un autre univers, tout est d’un blanc immaculé, avec un ciel d’un bleu magnifique (voir les photos). J’ai mis une heure pour faire la montée en marchant très lentement et avec quelques minis pauses pour reprendre mon souffle. En parlant de high camp, je m’attendais à une structure sommaire pour le logement. En fait non, il s’agit d’une seule structure hôtelière avec plusieurs bâtiments pour les logements (chambre de 2 à 4 lits). Bref tout le confort d’un bon hôtel (je n’ai pas vu de dortoir à 200 lits comme on peut l’entendre sur le chemin). Autre particularité de ce lieu : j’ai dormi plus haut que le mont Blanc (4800 mètres), ce qui est quelque chose pour un Français. Concernant l’altitude : les informations divergent, cela va de 4850 à 4925 mètres. Impossible donc d’avoir l’information exacte ; la tendance est plutôt au dessus de 4900 mètres. Coût : nuit pour 2 personnes 350 roupies, 3 repas 1210 roupies.
Etape 7 (12 avril 2015) : Thorung high camp – Thorung la Pass (4516 mètres) – Muktinath (3800 mètres) – 15 km, 5h40-7h40 / 8h40-11h40 dont 20 min de pause
Le grand jour est arrivé, départ à 5h40 (certains sont partis à 4h30), l’objectif étant de traverser le col avant 9h-10h pour éviter de compliquer la descente. Montée un peu moins raide que précédemment : ~500 mètres à monter sur 4 kilomètres. Là aussi, montée très lente avec quelques mini pauses. Au final, j’ai très bien marché, puisque je n’ai mis que 2 heures (le document que j’ai indique 2h30). Je suis resté une heure sur le col pour la traditionnelle photo, faire une pause et attendre Mohan. Pour se réchauffer, il y a un petit restaurant pour manger et boire une boisson chaude. La descente est vertigineuse, sur une neige bien dense et en ligne presque droite. Il est plus facile et je pense moins dangereux de marcher sur de la neige gelée que sur de la neige ramollie (glissade), d’où le fait de passer le col avant 9-10 heures. Pour descendre plus vite et se faire plaisir : descendre en ligne droite sur les fesses ; le mieux étant de venir avec une pelle ou carrément des skis ? Une fois redescendu à 4000 mètres, on quitte la neige pour retrouver un chemin caillouteux, direction Muktinath. Et aussi, d’après un Français travaillant dans une agence de voyage, avoir autant de neige en ce moment est exceptionnel. Coût : nuit gratuite, 3 repas 1015 roupies.
Etape 8 (13 avril 2015) : Muktinath – Jomsom (2720 mètres) – ~20 km, 8h15-15h15
Ce fût la partie aventure du trek que je ne vous recommande pas de faire (suivez la route). Plutôt que de suivre la route, j’ai préféré prendre le raccourci balisé via Lupra. Le gars du centre d’informations de Jomsom me l’a recommandé. Je me lance donc seul (Mohan ayant pris la jeep pour rentrer plus vite chez lui) sur ce chemin avec des conditions météos moyennes (ciel voilé, un peu de neige au début), mais avec une visibilité correcte. Et avec un chemin balisé, pas de soucis. Au fil de la marche, le brouillard est descendu, m’enlevant beaucoup de visibilité et à quelques endroits la neige à recouvert le chemin. Ayant bien avancé, et après réflexions, j’ai préféré continuer. Je l’ai fait parce que j’avais un GPS ; sinon je n’aurais pas pris ce raccourci. Bien qu’étant sur le chemin, je n’ai plus vu les balises après un carrefour, même en ayant pris du temps pour les chercher. Tant pis, j’ai donc continué à suivre un chemin suivant de nombreuses traces de pas de randonneurs et de quelques déchets sur le sol. Non, je ne suis pas perdu, j’ai même retrouvé plus tard le chemin que j’avais sur mon GPS (entre ce qu’indique le GPS et la réalité, j’avais un écart de position) et j’ai fini mon chemin au fond d’une vallée, au bord d’une rivière (j’ai descendus tous les dénivelés d’un trait). Tout va bien, sauf que je n’étais pas exactement où je souhaitais. J’ai donc entamé une longue route le long de la rivière en direction de Lupra (je ne pouvais pas faire autrement), avec de multiples traversés de la rivière en sandales pour ne pas tremper mes chaussures de marche (quasi-impossible sans bâtons de marche). Par 2 fois j’ai croisé un chemin officiel que j’aurais voulu prendre, par 2 fois il était fermé pour cause d’effondrement de terrain (de l’hiver 2014 m’a t-on dit). J’ai donc fini par atteindre Lupra le long de cette rivière et sortir de mon trou perdu. Et le meilleur dans l’histoire ? D’autres randonneurs ont fait le même chemin avant moi, puisque j’ai retrouvé des traces de pas le long de la rivière, un bâton de marche et des flèches peintes sur des cailloux pour indiquer la direction ! Au final, je n’ai donc pas suivi complètement le circuit balisé (perte des balises), j’aurais pu me perdre sans GPS et surtout, je ne comprends pas que d’autres randonneurs aient fait le même chemin que moi alors que c’est dangereux et qu’il n’y a aucune information à Jomsom… Le reste du chemin entre Lupra et Jomsom s’est fait sans problème dans un paysage lunaire, en suivant la rivière et la route. Coût : nuit 300 roupies, 2 repas 600 roupies.
Etape 9 (14 avril 2015) : Jomsom – Kalopani (2535 mètres) – 23 km, 8h10-15h10 dont 20 min de pause
Le chemin ressemble aux montagnes russes : ça monte et ça descend, on retrouve de la végétation et l’on traverse aussi de jolis petits hameaux. Il est situé du côté gauche de la rivière, la route étant à droite. Le seul endroit qui demande un effort conséquent est celui qui se situe en face de Tukuche. On monte un sacré dénivelé que l’on redescend immédiatement. Bref, beaucoup d’effort pour pas grand chose, si ce n’est que c’est à ce moment-là que toute la fatigue que j’ai accumulée les jours précédent est en train de ressortir de mon corps : plus d’énergie pour faire des dénivelés positifs. J’ai donc fini ma marche sur la route, jusqu’à Kalopani. Coût : nuit 150 roupies, 3 repas 840 roupies.
Etape 10 (15 avril 2015) : Kalopani – Tatopani (1200 mètres) – 20 km, 8h15-13h30 dont 30 min de pause à cause de la pluie
Après une bonne nuit de sommeil, la fatigue est toujours là. J’ai donc principalement marché sur la route, et sur le chemin lorsqu’il est plat ; il n’était pas question de faire des dénivelés positifs. Là aussi le chemin est magnifique ainsi que les hameaux que l’on traverse. Coût : nuit 100 roupies, 3 repas 1080 roupies.
Etape 11 (16 avril 2015) : Tatopani – Beni – Kathmandu (830 mètres) – 23 km, 8h30-12h45
Après une bonne nuit de sommeil, la fatigue est toujours là. A partir de cet endroit, la plupart des trekkeurs continuent le chemin en direction de Nayapul via Ghorepani : 1700 mètres de dénivelé positif. J’aurais aimé continuer le trek, mais physiquement je n’en pouvais plus. Du coup, pour aussi éviter de payer le minibus, j’ai fini de descendre la route jusqu’à Beni. Cette partie du chemin est clairement moins jolie et moins intéressante que tout ce que j’ai pu voir avant, on sent que l’on approche de la fin : c’est plus poussiéreux, il des y a des usines et il y a d’avantage de circulation. Par contre, j’étais le seul étranger à faire ce bout de chemin à pied (que presque personne ne fait).
Arrivé à Beni épuisé et plutôt que de faire étape à Pokhara, j’ai pris directement un bus de nuit à 16h30 pour revenir à Kathmandu. Malgré la fatigue, je n’ai réussi à dormir qu’à moitié, ce qui est mieux que rien. Je n’arrive toujours pas à faire comme les Népalais et les Indiens : dormir n’importe où, à n’importe quel moment, dans n’importe quelle position ! Arrivée à Kathmandu le lendemain à… 4h45.
En conclusion
Pour faire le tour à pied sans interruption, j’aurais mis 13 jours. Il est vrai que ce trek, très prisé par les randonneurs du monde entier, est magnifique et ne présente pas de difficultés particulières, hormis le passage du col. Il est accessible à tout bon marcheur ; il faut juste faire attention à la haute altitude. Ca a été une première pour moi de monter si haut en altitude, et je dois dire que c’est vraiment impressionnant de se retrouver tout petit face à la grande dame nature.
Et vous, quelle expérience avez-vous de ce trek ? 🙂
Lire les conseils pour préparer un trek autour des Annapurna.
Merci énormément pour toutes ces précieuses informations et aussi de prendre le temps de partager cette fabuleuse expérience ☺ J’y serai dans un mois !
Bonne préparation de voyage, en espérant que les conditions météo soient favorables.