Partir à l’étranger est bon pour la santé !

Ce que je vous partage, n’est que mon expérience personnelle, ce que j’ai vécu à travers mes différentes rencontres durant les 9 mois précédant mon départ. Ne pas oublier que tout doit se faire avec discernement, dans la paix, avec du recul et sans aucune animosité face aux personnes que l’on rencontre.

Partir pour quoi faire ? Pour aller où ? Dans quelles conditions ? Pour combien de temps ? Pour quels motifs ? Et ta cotisation à la retraite ? Et quand tu reviendras qu’est-ce que tu feras ? Tu parles une langue étrangère ? Ne serais-tu pas en train de fuir ? Fais attention à ceci, à cela… A force de questions, de recommandations et de craintes à n’en plus finir, on en arrive presque à décourager les gens à partir à l’étranger et ne plus voir les véritables intentions que porte la personne. Lorsque cela se fait dans un cadre bien précis et structuré cela apaise un peu les craintes (il y a une certaine visibilité), par contre lorsqu’il n’y a rien de précis, alors là c’est la catastrophe (peur de l’inconnue même chez certains qui ont la foi).

Lorsque je parlais de mon désir de partir à l’étranger pour quelques mois à diverses personnes de mon entourage et à d’autres rencontrées au fil du temps (catholique ou pas), je me suis retrouvé face à ces situations :

  • ceux qui tenaient absolument à ce que je reprenne une vie normale (rependre un logement, un travail, postuler à Pôle emploi…) afin d’assurer mon avenir et de cotiser à la retraite. De fait, je percevais que les critères matériels (souvent pleins de bon sens) étaient nettement plus important que les motivations réelles que je portais et que l’on ne pouvait rien faire pour moi tant que je ne reprenais pas une vie classique (enfin si, m’aider à reprendre une vie classique). Objectif : assurer mon avenir. Pour ce qui est de se donner, découvrir d’autres cultures, il y a tout ce qu’il faut en France… Oui, bien sûr, sauf que l’opportunité que j’ai actuellement de partir sans contrainte, je risque de ne plus l’avoir par la suite. De plus je suis actuellement en bonne santé et encore « jeune » (et avec un esprit jeune). Faut-il remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même ?
  • ceux qui sont neutre, qui respectent mes choix, qui laissent les choses se faire. Certains ont tout de même une crainte quant à mon avenir.
  • ceux qui me comprennent, qui me soutiennent, qui prennent en compte mes désirs et qui pensent qu’avoir une expérience de vie à l’étranger est bénéfique compte tenue de ma situation.

Pourquoi partir ?

En partant d’un constat tout simple : tous ceux que j’ai vu partir à l’étranger (de 6 mois à 2 ans) en sont revenus changé, enrichis de ce qu’ils ont vécu. Aujourd’hui, il devient important de s’ouvrir à l’international, et avec ma culture franco française, j’ai envie de m’enrichir en m’ouvrant à l’international, de pouvoir percevoir des choses autrement que de mon pays. Bref, sortir de mes habitudes, de ma culture, de mes points de repères, pour mieux connaître ce qui se passe dans le monde en vivant personnellement les choses, de ne plus me contenter de ce que l’on me dit et de voir que l’on peut vivre et être heureux autrement que dans mon pays qui devient de plus en plus matérialiste. C’est aussi une bonne façon de mieux se connaître en n’étant plus chez soi et, certainement, que cela m’aidera à trouver le chemin que je dois prendre pour continuer à avancer. Et avant tout, c’est un désir que je porte depuis longtemps.

Comment partir ?

Pour essayer de bien faire les choses, j’ai regardé du côté du volontariat et je me suis donc adressé aux 2 seules associations catholiques (je souhaite partir au service de l’Eglise catholique) qui pouvaient me correspondre compte tenu de mon âge. La première me dit qu’il faut me poser et penser à mon avenir, que je ne pourrais pas gérer le retour à une vie normale /professionnelle et les différences de cultures en même temps. Donc reprendre une vie classique et tout ce qui va avec. La deuxième lorsque j’aurais une visibilité à moyen terme de ce que je voudrais faire (notamment au retour de mission). J’ai trop vécu ces derniers temps à réfléchir à l’avenir dans ma communauté que je ne vivais plus au quotidien ce que j’avais à vivre. Et voilà que l’on continue de me demander de réfléchir à mon avenir (avec l’obsession en arrière plan de s’assurer d’avoir une retraite)… Je ne dis pas qu’il ne faut pas y penser, mais que tout ne soit pas fait en se projetant dans le futur.

Ce n’est qu’en inscrivant les choses concrètement que l’on découvre ce pour quoi l’on est fait (ex. : comment savoir si l’on est appelé à la vie religieuse si l’on ne vit pas un temps en communauté religieuse, quitte à prendre du retard dans ses cotisations à la retraite ?). L’avenir n’est jamais écrit par avance. Ne pouvant pas partir avec l’aide d’une association, je le ferais uniquement avec l’aide de la Providence dans le cadre du bénévolat !

Dans quelles conditions ?

Les plus simples qu’elles soient. L’idée est de rendre service là où l’on voudra bien de mes services. Ayant en tête l’Inde comme pays de destination, j’ai notamment pris contact en France avec les frères et sœurs Missionnaires de la charité (la communauté fondée par Mère Teresa). De France, l’on ne peut pas m’aider, le plus simple est de contacter les maisons sur place. Je contacte celle de Mumbai, mon point d’entrée en Inde. La maison s’occupant de nourrissons, ne prend pas de bénévoles, et me dit plutôt d’aller à Calcutta… Finalement, je constate que c’est difficile d’anticiper les choses depuis la France (j’ai eu la confirmation par certaines personnes que c’était bien le cas).

Je pars donc en Inde pour 5 mois, avec mon sac à dos, un billet d’avion aller-simple, et une adresse de guest house à Mumbai comme point de chute. C’est tout. Le reste de mon périple se fera sur place grâce aux rencontres que je ferais. Je pars, sans aucune prétention, en toute humilité et en acceptant de me laisser toucher par ce que je vivrais (avec discernement bien sûr). Vous avez peur de l’inconnu ? Moi pas, c’est dans la foi que je le fais.

Pour aller où ?

J’ai toujours été attiré par l’Asie, peut-être parce que c’est un continent qui a été peu colonisé par la France (donc difficile de trouver des points de repères que je connais), que la religion est importante (hindouisme, bouddhisme) et globalement respectée dans la vie des gens (sens du sacré), de me retrouver en minorité chrétienne, et de connaitre une autre façon de percevoir les choses (ex : la notion du temps n’est plus la même qu’en France). J’ai donc choisi l’Inde comme porte d’entrée, pour des raisons économiques (moins de distance à parcourir en avion que pour aller dans d’autres pays d’Asie du sud-est), de tracasserie administrative (long questionnaire à remplir pour avoir son visa) et de temps passé sur place (visa de 6 mois).

Ma cotisation à la retraite

Qui me dit que j’en aurais une le jour où je la prendrais ? Pensez que d’en d’autre pays cela n’existe pas et que les personnes vivent malgré tout. Commençons par arrêter de gâcher l’argent public, de sortir du pouvoir de l’argent, de mieux répartir les richesses, de sortir de l’individualisme (mes petits avantages sociaux…) et les choses iront nettement mieux. Aux dirigeants de montrer l’exemple en appliquant à eux-mêmes les décisions qu’ils prennent pour les autres. Y penser bien sûr, que cela ne devienne pas une obsession.

Et quand tu reviendras qu’est-ce que tu feras ?

Je n’en sais rien. Rassurant non ? Je vis ce que j’ai à vivre maintenant, et en vivant les choses je suis sûr que cela m’aidera à trouver mon chemin pour la suite. Au moins je suis sûr d’avancer, ce qui est mieux que de faire du sur place. Lorsque l’on n’a pas de visibilité dans le temps, ça ne sert à rien de faire des projections sur quelque chose que l’on ne vit pas.

Parles-tu une langue étrangère ?

Je suis mauvais en anglais et en espagnol. En dehors des études, je n’ai jamais eu l’occasion de les pratiquer souvent et j’ai peu voyagé. Je suis motivé et partir à l’étranger est un très bon moyen pour progresser. Le problème de la langue est trop souvent un frein à un départ pour certains. Pour d’autres, pas de soucis pour peu que l’on comprenne et que l’on parle un minimum l’anglais, ce qui est mon cas. Donc la langue n’est pas un problème majeur, tout dépend de ce que l’on fait. Personnellement, c’est en vivant à l’étranger que je progresserais plus vite en langue que de le faire en France.

Partir pour fuir une situation ?

Je vois des personnes qui partent pour fuir une situation en tournant la page temporairement, voire définitivement. C’est vrai que lorsque les choses ne vont plus, l’on a tendance à regarder ailleurs si l’on ne peut pas trouver une vie meilleure. C’est tentant, sauf que l’on a une vision individualiste de la chose et que l’on cherche plus à sauver sa peau au détriment des autres. Si l’on travaillait tous ensemble en vue du bien commun et des personnes de façon désintéressés, la question de la fuite ne se poserait plus.

Il y a aussi ceux qui partent pour s’enrichir humainement, comme moi. C’est sûr, que si l’on ne peut pas m’aider à avancer en France en prenant en compte ce que je suis, mes désirs, je ne vais pas rester sans rien faire et attendre indéfiniment quelque chose que je n’aurais jamais. Donc non, je ne fuis pas la situation dans laquelle je suis, je prends les moyens pour avancer vers quelque chose qui me permette de progresser. J’aborde ce point, parce que certaines personnes que j’ai rencontrées l’ont évoqué.

En conclusion

Oui partir un temps à l’étranger est bon pour la santé, ne serait-ce que pour découvrir le monde d’une autre manière que celle que nous avons l’habitude de voir. C’est aussi accepter de se remettre en cause en laissant ses habitudes, son confort de côté, perdre ses points de repères et aller à la rencontre de son prochain sur le terrain, là où il vit (et ne pas seulement se contenter des images à la télévision ou sur internet). C’est assez radical, mais aussi le plus bénéfique pour celui qui voyage (à condition d’oublier les voyages pour touristes) ; cela permet aussi de relativiser certaines choses, de voir le monde autrement qu’avec une vision unique erronée et de sortir du monde matérialiste et sécuritaire dans lequel nous vivons. Dans tous les cas, ce n’est jamais du temps de perdu.

Aidons nous les uns les autres à voir les qualités de son prochain et à les mettre en valeur, plutôt que de l’enfermer avec nos propres craintes. Essayons avant tout, d’apprécier les qualités humaines de la personne et de percevoir la beauté de son coeur plutôt que de mettre en avant des critères purement matériel. C’est ce que le Christ nous demande : « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé ! ».

Je vous confie un souhait que je souhaite voir se réaliser en France (et dans tous les pays développés) : que tous les Français aient, avant de travailler, une expérience de vie à l’étranger d’une année au minimum dans un cadre humanitaire.

Et vous, où en êtes-vous sur votre ouverture au monde ? 🙂

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Aude
Aude
18 h 49 min

Merci Marc, cela permet de bien comprendre ta démarche. Ta rubrique  » questions/ réponses » est très intéressante et certainement pleine de vérités qu’on oublie quand on vit comme on vit métro-boulot-dodo et préparation de notre retraite comme tu le dis à plusieurs reprises!!!
Alors, je te souhaite une très belle expérience en espérant qu’elle t’apportera ce que tu recherches.

À bientôt!

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