Inde – Visite du Kerala
(Jeudi 16 octobre – lundi 27 octobre 2014)
Lorsque je suis arrivé en Inde, je savais qu’il y avait une maison des sœurs de la charité (communauté de mère Teresa) à Ernakulam à côté de Kochi, et qui d’après certains témoignages sur internet, pouvait accueillir des bénévoles pour les aider. J’y suis donc allé pour proposer mes services et aussi pour mieux connaître cette communauté. La sœur qui m’a accueilli, m’a dit que cette maison s’occupait de nourrissons et donc qu’elle ne prenait pas de bénévoles. En soit je comprends la situation. Ce qui m’étonne, c’est que j’ai lu un témoignage récent sur internet disant autre chose… Par ailleurs, c’est la deuxième fois que l’on me dit la même chose (de s’occuper des nourrissons). Est-ce une excuse pour refuser poliment des personnes ? A suivre. Cette sœur m’a donc invité à aller voir les frères de la charité à Kochi (qui s’occupe de jeunes). J’ai longuement hésité pour y aller sachant que les frères n’accueillent généralement pas de bénévoles et surtout que je voulais quitter le lieu d’hébergement où j’étais (j’avais fini de visiter Kochi). J’y suis tout de même allé.
J’ai donc rencontré 2 prêtres d’une paroisse membre de la communauté des frères de la charité et je leur ai proposé mes services. Ils ont été étonnés de me voir arriver dans cette petite paroisse où il ne doit pas il y avoir beaucoup d’étrangers. Après avoir bien expliqué les choses (qui je suis, ce que je fais en Inde…), les prêtres m’ont dit qu’il ne pouvait pas m’accueillir pour me loger (les logements sont en cours de rénovation) et que de toute façon, il fallait l’autorisation de l’évêque du fait que je sois étranger (la police du Kerala contrôle tout ce qui se passe). Je leur ai dit que je ne souhaitais pas être logé, mais juste rendre service afin d’éviter les problèmes d’accueil. Au final, je ne sais pas si ces prêtres ont compris mes intentions, ils ont fait une fixation sur les problèmes pour me loger et la conversation s’est bloquée là-dessus. Voyant la situation compliquée, j’ai donc préféré continuer ma route. Le plus important pour moi est d’être allé jusqu’au bout de ce que j’avais dans mon cœur.
La fin de mon visa expire début décembre, et je souhaite finir de visiter le sud de l’Inde afin d’éviter d’y revenir par la suite. Pour pouvoir me déplacer plus librement et avec mon de fatigue, sachant que j’allais faire beaucoup de kilomètres, j’ai donc laissé mon gros sac à dos à la consigne de la gare d’Ernakulam pour ne garder que mon petit sac à dos et faire le tour du sud Kerala.
Bharananganam
Situé dans les environs de Kottayam, c’est là que se trouve le sanctuaire de sainte Alphonsa, première sainte native de l’Inde. Bharananganam est le tout petit village où elle a vécu. Les messes sont en rite syro-malabar (ce rite est reconnu par Rome et ne se trouve que dans l’état du Kerala). En fait, j’ai fais un aller-retour dans la journée depuis Kochi, mais j’ai préféré mettre ma visite du sanctuaire dans ces nouvelles.
Allapuzha (Allepey)
C’est une ville connue pour sa plage (mer d’Arabie) et ses backwaters. La ville en soit même ne présente pas d’intérêts particuliers, si ce n’est 2 canaux qui la traverse d’est en ouest (des backwaters à la mer). Je reste donc une nuit.
Les backwaters : c’est une des choses à faire lorsque l’on visite le Kerala et les propositions d’agences de voyages ne manquent pas pour attirer les touristes (et les portefeuilles aussi). Il y a des formules à la journée, et ceux pour passer une nuit sur le bateau (minimum 4000 roupies). Sauf que, pour moi, les prix sont exorbitants pour le coût de la vie locale (les touristes sont toujours riches). J’ai donc opté pour une solution plus astucieuse : faire la traversée en bateau des backwaters pour aller à Kottayam. C’est une liaison maritime proposée par le gouvernement du Kerala que prennent les Indiens pour se déplacer. Le coût : 2h30 de traversée pour 20 roupies ! Des Indiens m’ont même dit que j’avais fais un très bon choix (yes !).
Kottayam
Il n’y a rien à visiter dans cette ville, les quelques choses intéressantes sont à des kilomètres à la ronde. Je poursuis donc immédiatement ma route par le bus.
Kumily (Tekkady)
3 heures de bus sur des routes de montagne avec un chauffeur qui conduit comme un fou. Heureusement, dans le bus, il y a une grande image du sacré cœur de Jésus qui invite à la prière (dans l’hindouisme, Jésus est une des incarnations de Dieu). Kumily m’a été recommandé par diverses personnes, c’est à la frontière du Tamil Nadu et c’est là aussi que se trouve la pus grande réserve naturelle de l’Inde : la réserve de Periyar.
Arrivé le soir, comme d’habitude je cherche une solution pour me loger toujours proche d’une église. La ville étant très touristique (bien que ce ne soit pas encore la haute saison), les logements sont pleins ou à des tarifs qui ne me conviennent pas. Ce n’est pas grave, je prends mon temps. Au détour d’une rue non commerçante, un Indien m’interpelle et me propose une chambre plus loin dans la rue. Me voilà logé (vers 21h) dans une homestay fraichement refaite pour un prix dans la fourchette basse de la ville. J’ai donc une magnifique chambre ainsi qu’une salle d’eau très propre (ma première fois en Inde). Enfin bon, suite à des canalisations bouchées, l’eau est ressortie par la bouche d’évacuation et à envahie la chambre… Et comme le responsable n’est pas très pressé de faire le nécessaire, je n’ai pas vraiment pu utiliser la salle d’eau (je l’ai comme même forcé à tout nettoyer une fois pour éviter que cela empire). Les autres chambres étant occupées, j’ai tout de même préféré rester (3 nuits).
Kumily étant connu pour sa réserve naturelle, j’ai donc choisit de faire un safari en jeep à des tarifs pour touristes (les Indiens ont un tarif bien moins élevé). De toute façon pour visiter les réserves naturelles, il est obligatoire d’être guidé. Me voilà donc partit seul en jeep pour entrer au cœur de la réserve naturelle. Le temps était pluvieux, donc je n’ai quasiment pas vu d’animaux (2 éléphants, 2 bisons, 2 singes et c’est tout). Le programme : petit déjeuner, 3 heures de trek dans la jungle avec un guide, déjeuner, 30 minutes de barque sur le lac et retour à la maison. En soit la réserve naturelle est magnifique, autant j’ai trouvé le programme un peu léger compte tenu du tarif (3000 roupies négocié pour une personne au lieu de 4000 roupies). C’est sûr, je ne recommencerais plus cela. Le lendemain, le temps étant pluvieux, j’en profite pour me reposer.
Kollam
Pour rejoindre cette ville, je reviens donc sur Kottayam, avec le même chauffeur et le même bus qu’à l’aller. J’en profite donc pour suggérer à mon chauffeur, de conduire plus doucement et de ne pas prendre des risques inconsidérés. Il m’a juste répondu par un sourire… Ensuite changement de bus pour Kollam. Kollam est bien indiqué les guides touristiques, et pourtant cette ville ne présente aucun intérêt sauf que c’est la capitale des noix de cajou et que c’est aussi un point de départ pour les backwaters. Etrangement, il y a très très peu de logements pour les visiteurs et ceux proche du centre bus sont pleins. Grâce à mon fidèle GPS (Sygic), qui me donne plein d’informations, je me promène donc dans des quartiers mal éclairés et c’est ainsi que j’ai trouvé une chambre de lodge dans mon budget (impossible à trouver sans carte). Je reste une nuit.
Ma présence dans cette ville est uniquement du au fait qu’il existe une liaison maritime dans les backwaters pour remonter sur Allapuzha. Sauf qu’actuellement la liaison est coupée à cause de la construction d’un pont (faire cela en haute saison…). Du coup, j’opte pour un circuit en barque dans les iles Munroe. Aller-retour en voiture Ambassador, puis 2h30 de barque sur des canaux avec des Espagnols. Très reposant. Puis je prends un bus direction Amritapuri.
Amritapuri
C’est un petit village situé à 25 km au nord de Kollam coincé entre les backwaters et la mer. En fait, il y a une communauté hindoue fondée par Mata Amritanandamayi Devi plus simplement appellée Amma. Cette communauté est mondialement connue au point d’être mentionnée dans les guides touristiques ! Je précise que ce n’est pas une secte, chacun est libre de venir et de repartir comme il veut.
Amma, est donc une femme gourou (c’est rarissime dans le milieu hindou) reconnu non seulement par le gouvernement indien mais aussi par les institutions internationales (Amma à une place à l’ONU). Cette une femme charismatique connue pour ses étreintes bienfaisantes (elle serre des millions de gens dans ses bras) et surtout c’est une femme d’action qui sert réellement son prochain sur le terrain. Les offrandes reçues des fidèles, servent à aider les plus nécessiteux (constructions d’écoles, des milliers de repas offert, réparer des bâtiments…).
Je reste donc 4 jours, pour découvrir cette communauté et rendre service. C’est une façon pour moi de retrouver une vie communautaire dans un contexte très particulier, mais qui me permet de mieux de découvrir la religion hindou librement. Il y a un certain nombre de français engagés dans cette communauté. Lorsqu’Amma est présente, des milliers de personnes viennent la voir. Au moment où j’y étais, elle était à Paris et au Pays-Bas et c’est très bien ainsi. Vous ne verrez pas de photos de la communauté puisque c’est interdit d’en prendre (pour éviter que cela devienne une curiosité touristique). N’hésitez pas à visiter le site internet de la communauté pour plus d’informations.
Munnar
Je prends le train jusqu’à Ernakulam où je récupère mon gros sac à dos puis direction Munnar dans la foulée en bus. C’était une longue journée avec 8 heures de transport et des paysages toujours magnifiques. Comme souvent, j’arrive là aussi la nuit et me retrouve dans la même situation qu’à Kumily : c’est un village très touristique, perché à 1000 mètres dans les montagnes du Kerala, les logements sont pris d’assaut et les prix hors de mon budget (maximum 350-400 roupie la nuit). Il n’existe pas de logements économiques. Au bout d’un certain temps, dans une toute petite impasse au centre de la ville, je trouve une chambre de libre à 500 roupies. Vu les circonstances, je la prends pour 2 nuits.
Munnar est très connu puisque situé au milieu des plantations de thé. Il n’y a rien d’intéressant dans le village, c’est vraiment tout petit, les rues sont étroites et il y a beaucoup de circulation (et de klaxons). C’est donc très bruyant. Les choses intéressantes sont situées à des kilomètres à la ronde. Voulant me poser et ne pas dépenser de l’argent dans les circuits proposés, j’ai donc opté pour la visite d’une usine à thé de Tata (à 3 km) et de me promener librement au milieu des plantations de thé. A choisir entre Kumily et Munnar, je recommande fortement Munnar.
Ce village marque ma dernière étape dans le Kerala (Trissur fut ma première étape) et de ma présence dans le sud-ouest. Direction le Tamil Nadu pour le sud-est.