Inde – Visite de l’Haryana, de l’Himachal Pradesh et du Penjab
Visite de l’Haryana (Dimanche 8 mars – Lundi 9 mars 2015)
L’Haryana, se situe à l’ouest et au nord-ouest de Delhi. Je n’ai visité qu’un lieu dans cet état.
Kurukshetra (Thanesar)
Kurukshetra désigne, en fait, le nom d’une région qui doit son nom au roi aryen Kuru, elle englobe la ville de Thanesar et le village de Jyotisar. Mais, tout le monde parle de Kurukshetra, y compris sur les enseignes de magasins. Il y a la station de train Kurukshetra junction (la plus importante) et celle de Thanesar à 4 kilomètres. De quoi s’y perdre.
A Thanesar donc, se trouve le Brahma sarovar, un vaste bassin de 3600×1500 pieds, créé par Brahma lui-même ! Pour les hindous, ce sont de ces terres que Brahma (un des principaux dieux hindous) aurait créé l’univers. Ici, tout est très calme, c’est un endroit peu touristique, personne ne vient vous embêter. A côté du bassin, il y a un grand musée dédié à Krishna représenté sous toutes ses formes de son adolescence à l’âge adulte… Apparemment, ce lieu n’est pas considéré comme sacré, même si beaucoup d’hindous viennent ici faire un pèlerinage.
A 6 km à l’ouest de Thanesar, il y a Jyotisar (qui signifie source de lumière et d’inspiration), considéré comme le lieu de l’origine du texte sacré de la Bhagavad Gita.
La Bhagavad Gita ou le chant des bienheureux : ce texte conte l’histoire de Krishna et d’Ajurna, un prince guerrier, en proie au doute devant la bataille de Mahabharata qui risque d’entrainer les morts de sa famille qui se trouvent dans l’armée opposée. Le récit est constitué du dialogue entre Krishna et Ajurna, il enseigne que, même si tous les chemins sont différents, leur but fondamental reste le même : réaliser le Brahman et échapper au cycle des renaissances (réincarnations) à travers la réalisation du Soi. C’est un des écrits fondamentaux de l’hindouisme considéré comme un abrégé de toute la doctrine védique. La conversation a eu lieu avant la guerre qui date entre -6000 et -500 avant J.C à Khurushetra !
Jyotisar est tout petit, il s’agit en fait d’un jardin avec quelques maisons autour et d’un banyan tree au milieu qui marque l’emplacement où Krishna a donné la Bhagavad Gita.
Je me suis arrêté ici, non seulement pour découvrir ce lieu (j’aime bien aller dans les lieux source), mais aussi pour faire une pause sur mon chemin pour aller visiter le nord-ouest de l’Inde.
Visite de l’Himachal Pradesh (Mardi 10 mars – Vendredi 13 mars 2015)
McLeod Ganj
McLeod Ganj est situé à 4 ou 10 km au dessus de Dharamsala (à 2082 mètres d’altitude), selon la route empruntée, au pied de la chaine de l’Himalaya. Pour désigner ce lieu tout le monde parle de Dharamsala, qui n’est qu’une ville de passage obligatoire pour se rendre à McLeod Ganj et qui offre toutes les commodités.
Ce village, est le quartier général du gouvernement tibétain exilé, c’est là aussi, qu’habite Tenzin Gyatso le XIVème Dalaï Lama, arrivé en mars 1959. Le gouvernement temporaire (créé en 1960) a pour mission de restaurer la liberté des tibétains au Tibet, territoire contrôlé par la Chine. Il a pour mission aussi, d’aider les Tibétains qui fuient leur pays.
Me voilà donc arrivé dans un petit village de 11 000 habitants, où il faut avoir de bons mollets pour monter et descendre les rues et les marches assez raides. Le village devenu touristique est en pleine expansion, avec des logements un peu partout et de nombreux moines bouddhistes venant étudier et vivre ici.
A par 2 temples bouddhistes à visiter, une cathédrale anglicane et une chute d’eau, l’on vient surtout ici pour se reposer et se laisser porter par la prière des moines ou bien tout simplement pour aller randonner dans la nature. Au moment où j’y suis allé, le Dalaï Lama était présent chez lui, mais il n’a pas donné de conférence publique. Je n’ai donc pas pu le voir, seulement la porte d’entrée de sa maison.
Je n’ai visité que ce lieu dans cet état, situé au nord de l’Haryana. C’est aussi le passage obligé pour se rendre au Cachemire (l’état le plus au nord de l’Inde, à la frontière avec le Tibet), que j’espère découvrir un jour. Pour le retour sur Dharamsala, j’ai fais les 4 km à pied en descente assez raide ; c’était plus rapide que de prendre le bus, bloqué à 2 km du village à cause des travaux sur la route.
Visite du Penjab (Lundi 9 mars – mardi 10 mars 2015 et du vendredi 13 mars – mercredi 25 mars 2015)
Situé au nord-ouest de l’Haryana, faisant frontière commune avec le Pakistan, me voici arrivé au pays de la religion sikh ; 60 % des habitants sont des sikhs. J’avais déjà mentionné l’existence de temples sikhs à Patna, Puskhar et Delhi, l’heure est venue de vous en dire 2 mots.
Le sikhisme
La religion sikh (qui signifie serviteur en sanskrit) a été fondée par Guru Nanak au XVème siècle dans le nord ouest de l’Inde (actuel Penjab), elle se situe à mi-chemin entre l’hindouisme et l’islam. Les sikhs représentent 1,9 % de la population de l’Inde, soit ~20 millions de fidèles. Ils sont aussi 2 millions à vivre en Amérique du nord, au Royaume-Uni et en France (tous regroupés en Seine saint Denis).
Les sikhs croient en un Dieu éternel et créateur, à la fois immanent et transcendant ainsi qu’en la réincarnation. Le sikhisme invite à mener une vie intègre et honnête en renonçant à la consommation de viande, d’alcool, de tabac et de jeux de hasard, afin de ne pas prolonger le cycle des réincarnation et de parvenir à la « mukti » (libération). Le but suprême de l’existence est de devenir « sachiar » (réalisé par soi-même) en vivant de manière fraternelle et généreuse. Les sikhs ne reconnaissent pas le système des castes, ni le culte des idoles, ni les rituels des hindous.
Anandpur Sahib
Anandpur Sahib est une des 5 villes saintes pour les sikhs (avec Amritsar, Patna, Nanded et Talwandi Sabo), ce lieu symbolise l’endroit de la création de l’ordre du Khalsa (l’ordre chevaleresque des sikhs) par le 10ème gourou. Il s’agit d’un sanctuaire peu visité par les touristes, mais avec beaucoup d’Indiens venu faire la foire à proximité. Au moment où j’y étais, il y avait un petit parc d’attraction et toute une collection de boutiques en tous genres.
Le sanctuaire en lui-même se compose d’un temple principal, ainsi que d’autres temples sikhs. Pour se loger, la solution la plus simple est de dormir sur le sanctuaire, il y a toute une hôtellerie pour accueillir les visiteurs ; d’autant que la ville offre très peu de lieux pour s’héberger. En descendant du train, un sikh m’a accompagné jusqu’à l’hôtellerie en traversant le sanctuaire, ce qui m’a permis de repérer les lieux sans chercher et surtout de me poser rapidement. Par contre, j’ai quitté mon guide sur un désaccord, car il me demandait 500 roupies pour le service rendu (une somme exorbitante) sans prévenir. Au début, j’ai clairement refusé surtout envers un pratiquant qui allait prier sur le sanctuaire, puis après une difficile conversation où je lui expliquais comment je voyais les choses, je ne suis pas allé au-delà de 100 roupies (je n’ai jamais payé autant pour une commission), malgré la révision à la baisse du « prix » de sa commission. Finalement après plusieurs hésitations, il a tout de même prix mon billet puis est parti dépité, la tête basse. Je me demandais même s’il n’en avait pas les larmes aux yeux. La bonne relation que j’avais au début s’est donc terminée dans la tristesse pour des questions d’argent. Je vous partage cette anecdote, car c’est une situation à laquelle je suis confronté très régulièrement, surtout avec les hindous (sauf quelques uns) qui vouent un véritable culte à l’argent. Difficile donc de trouver un juste milieu.
Je ne suis resté sur ce sanctuaire, qu’une nuit sachant que j’avais l’occasion de voir le plus important sanctuaire à Amritsar.
Amritsar
C’est la destination du Penjab, qui attire beaucoup de visiteurs, puisque c’est ici que se trouve le fameux temple sikh Sri Harimandir Sahib (qui signifie le « temple de Dieu» ), plus connu sous le nom de « golden temple ». Amritsar est à 30 km de la frontière pakistanaise, sur la légendaire « grand trunk road », la plus vieille et longue route d’Asie (2500 km) qui relie Kaboul en Afghanistan à Chittagong au Bangladesh, en passant par Lahore au Pakistan, New Delhi et Calcutta en Inde.
En 1577, le 4ème gourou Sri Arjan Dev Ji créa un bassin appelé le « bassin du nectar de l’immortalité ». En 1588, le 5ème gourou construisit le temple au milieu du bassin. C’est dans ce temple, que pour la première fois, le Sri Guru Granth Sahib (nom du livre sacré des sikhs) a été installé après sa compilation. La ville par la suite s’est construite autour de ce bassin. Le 4ème gourou sikh est donc considéré comme le fondateur d’Amritsar. A la suite d’une guerre avec les Afghans au XVIIIème siècle, le temple original a été détruit. L’actuel a été construit en 1764, puis a été recouvert de plaques d’or. Ce lieu est considéré comme le plus sacré pour les sikhs.
Le sanctuaire est actuellement situé dans la vieille ville à 3 km de la gare ferroviaire, plusieurs bus sikh faisant la navette gratuitement depuis la gare pour emmener les nombreux pèlerins au sanctuaire. En logeant à côté de la gare, cela m’a permit d’éviter la foule trop nombreuse de la vieille ville et surtout d’être à 15 minutes à pied de l’église catholique (qui au passage dessert la plus grosse école de la ville).
La vie au sanctuaire
Ici tout est très bien organisé, des centaines de personnes travaillent pour accueillir les dizaines de milliers de visiteurs, c’est pour moi carrément une mini ville dans la ville avec son service de sécurité, ses bus, ceux qui prient, ceux qui entretiennent les lieux et surtout ceux qui travaillent à la cuisine. Le sanctuaire est ouvert en permanence 24h/24, 7j/7. Le seul point noir, se sont les embouteillages aux abords du sanctuaire, les rues n’arrivent pas à contenir les véhicules et les piétons sans parler des commerces. Bref, la patience est un grand atout pour y aller ou y en revenir.
C’est un lieu que j’apprécie beaucoup, car j’aime l’ambiance des sanctuaires, tout est paisible, chacun ayant un grand respect des lieux. Ce qui m’a aussi marqué, ce sont les couleurs. Dans un temple sikh, tout le monde doit se couvrir la tête (et laisser ses chaussures à l’entrée). Lorsque l’on fait la longue queue pour entrer dans le temple, et bien l’on a une multitude de couleur devant soit, ce qui change vraiment des cheveux noirs des Indiens (sauf les femmes et les quelques uns qui se teignent les cheveux). Certes ce n’est qu’un détail, mais cela m’a vraiment agréablement surpris.
Pour entrer dans le temple d’or, il faut faire la queue et attendre son tour. Le temple en lui-même est tout petit. Au rez de chaussé, l’on retrouve la même disposition que dans un plus grand temple (une copie du livre sacré ouvert) que les fidèles vénèrent comme un dieu en se prosternant devant, un groupe de musiciens et un « prêtre » qui prie et qui le garde (voir les photos du temple sikh à New Delhi). Au premier étage, se trouve un énorme livre qui doit être le Sri Guru Granth Sahib original et au deuxième étage, c’est le toit où l’on a une belle vue sur le sanctuaire.
La sainte communion
J’ai été très surpris de voir ce terme employé par les sikhs alors que normalement il est utilisé par les chrétiens. J’ai vu cette mention sur un panneau uniquement en ce lieu. Cela désigne de la nourriture bénie, que le fidèle après son pèlerinage au temple va acheter et consommer. Il s’agit d’une pâte à base de farine et de sucre, de couleur marron, qui ressemble à de la pâte d’amande. D’ailleurs en passant, j’ai remarqué que les sikhs emploient des mots utilisés par les chrétiens, chose que je n’ai jamais vue dans les autres religions nées en Inde (hindouisme, bouddhisme et jaïnisme), tel que : martyr, saint et baptême.
La cantine
Ici (dit-on) se trouve la plus grande cantine du monde qui sert ~100 000 repas par jour. Les repas sont gratuits pour tout le monde y compris les non sikhs et l’on peut venir manger à toute heure de la journée. Pour cela, des centaines de bénévoles y travaillent pour vous accueillir et vous placer, vous servir à manger, faire la vaisselle et nettoyer les lieux sans compter ceux qui épluchent à la main les pommes de terre, ceux qui cuisinent l’unique menu et ceux qui sont dans la logistique. Tout se fait à la chaine, les déplacements sont donc très limité et tout va très vite. Bref, une vraie ruche d’abeilles. C’est même plus impressionnant que le temple d’or lui-même. L’unique menu à volonté : soupe de lentilles (et je pense de pomme de terres), chappattis et du lait. A découvrir absolument.
En dehors du temple d’or, il y a aussi 4-5 choses éventuellement à visiter :
– Le mémorial Jallianwala Bagh : c’est dans ce jardin, que le 13 avril 1919, périrent 374 personnes et 1100 qui furent blessées lors d’un massacre dirigé par un brigadier-général britannique. Se reporter à l’article de Wikipédia pour bien comprendre la raison de ce massacre.
– Le Durgiana temple : c’est un petit temple hindou qui ressemble au temple sikh : le temple est en argent doré et est situé au milieu d’un petit bassin. Pour faire venir les visiteurs, j’ai même vu quelques panneaux dans les rues avec une mention du genre « Visitez aussi le Durgiana temple ». J’ai pris des photos, mais je les trouvais tellement moches (le ciel était gris) que je les ai effacées… Bref, il n’y pas un grand intérêt à le visiter, surtout après le temple sikh.
– Le Mata Lal Devi Ji temple : appelé aussi temple troglodytique, ce temple est très original il se visite sur 3 étages. Il est dédié à Lal Devi une sainte du XXème siècle, qui représente la fertilité. Il y a un parcours à suivre, où l’on monte et l’on descend, où sa tourne dans tous les sens et à certains endroit il faut se contorsionner pour passer des passages étroits. Le circuit traverse différentes pièces où habitent des dizaines de divinités en tous genres dont certaines pourraient vous faire sursauter. Bref, les visiteurs s’en amusent et se prennent en photos dans toutes les positions. C’est la première fois que j’en vois un comme celui-ci.
– Le Rambagh garden et le summer palace : situé au même endroit, c’est une perte de temps pour aller visiter ces lieux en hiver. Le jardin est vraiment mal entretenu sauf la toute petite roseraie. Quant au palace, devenu un musée maintenant, tout a été refait à l’intérieur (fermé en hiver), par contre les façades extérieures sont à refaire.
– Le panorama : situé dans le Rambagh garden, il est dédié au Maharajah Ranjit Singh, le fondateur de l’empire sikh, il retrace les différentes guerres des sikhs. Il y a quelques objets exposés ainsi que le panorama à 360° avec des personnages grandeurs nature. Personnellement, je n’ai pas vraiment été conquis.
Je suis resté à Amritsar une semaine.
Attari
Un peu d’histoire : le 15 août 1947 est le jour d’Indépendance de l’Inde, qui marque la fin de la colonisation par les Britanniques. Cela marque aussi la partition de 3 régions musulmanes de l’Inde. L’une à l’est anciennement le Pakistan, devenue indépendante en 1971 et qui s’appelle aujourd’hui le Bengladesh ; une autre à l’ouest qui est le Pakistan actuel (oui, en 1947 le Pakistan était en 2 morceaux séparés par l’Inde !) et la 3ème au nord de l’Inde qui est la région anciennement autonome du Cachemire. A la partition de 1947, pour faire simple, un bout du Cachemire est revenu au Pakistan, un bout à la Chine et un bout à l’Inde. A ce jour (après plusieurs guerres, accords…), l’Inde revendique toujours l’intégralité du Cachemire historique et les tensions, notamment avec le Pakistan, sont toujours très tendues. Et pourtant…
Attari est un village frontière indien à ~20 km de Lahore au Pakistan, où se trouve le seul point de passage terrestre entre l’Inde et le Pakistan. Le reste est clôturé. Chaque soir, au coucher du soleil, il y a la cérémonie de la descente des drapeaux. Cette cérémonie a été inventée peu après la partition de 1947. Les gardes indiens paradent et gesticulent dans tous les sens et un animateur fait chauffer la foule pour que celle-ci crie « vive l’Inde », le tout sur de la musique à plein volume. Le Pakistan, de l’autre côté de la frontière fermée, fait la même chose en même temps. Il y a avait tellement de bruit de mon côté que je n’ai même pas pu entendre le bruit du côté pakistanais bien qu’étant à quelques mètres de la frontière. Puis, pendant quelques minutes, la frontière est ouverte, les gardes indiens et pakistanais paradent les uns devant les autres, mais sans jamais dépasser la ligne blanche au sol qui marque la frontière. Les drapeaux sont descendus simultanément puis la frontière est fermée. Il parait, mais je ne l’ai pas vu, qu’ils se serrent la main.
Pour que les spectateurs puissent bien profiter de la cérémonie (je dirais du spectacle), des gradins ont été construit des 2 côtés ! Ceux du côté indiens sont toujours remplis, ceux du côté pakistanais sont toujours à moitié pleins. Ce qui ma frappé (et je ne suis pas le seul) :
- côté indien : les gardes sont colorés et souriants. Un portrait de Mahatma Gandhi (père de la nation) coloré et souriant vous accueille au dessus d’un porche.
- côté pakistanais : les gardes sont noirs et non souriants. Un portrait (sur fond vert-noir) de Muhammad Ali Jinnah (1876- 1948), fondateur du Pakistan, non souriant, vous dévisage avec des yeux noirs. Il est lui aussi placé au dessus d’un porche.
Et bien, tout cela ne m’invite vraiment à entrer dans ce pays qui persécute avec rage les chrétiens. Le 15 mars 2015 des chrétiens ont été tués à Lahore. Ce même jour, j’étais à ~20 km du lieu du drame et à 2 mètres de la frontière… J’en ai bien profité pour prier pour la paix dans ce pays ainsi que pour nos frères persécutés. Dans le contexte actuel, cette cérémonie a vraiment une connotation particulière, et l’Inde en profite bien pour faire la publicité de sa force armée militaire.
Pour ceux qui veulent participer à la cérémonie et prier pour la paix, il suffit d’aller près du mémorial ou bien à l’arrêt de bus du temple sikh, et vous recevrez une multitude de propositions pour vous emmener en taxi (120 roupies aller-retour).
Tarn Taran
Situé à 24 km au sud-est d’Amritsar, Tarn Taran a été fondé par le 5ème gourou Arjan en 1596. Il abrite le temple sikh Darbar Sahib, qui possède le plus grand bassin (appelé piscine), qui aurait la vertu de guérir ceux qui se baignent de la lèpre.
Je suis venu ici, parce qu’il y avait une mention sur la carte touristique d’Amritsar, et que j’aime bien les lieux où il n’y a pas trop de touristes. J’ai enfin pu voir comment un sikh se mettait un turban sur la tête. Compter 15 minutes pour bien le faire.
Jalandhar
Me voici arrivé dans une ville où il n’y a rien à visiter. Enfin presque, puisque pour les catholiques c’est là que se trouve le diocèse de Jalandhar qui dessert tout le Penjab. En fait, initialement l’objet de mon arrêt ici, était de faire un aller-retour à Sultanpur Lodhi à 45 km puis de continuer mon chemin en direction de l’Uttarakand pour visiter Haridwar et Rishikesh. La contrainte : il me restait une semaine avant la date d’expiration de mon visa indien, donc de ma sortie de l’Inde. J’avais le choix de courir pour visiter ces 2 lieux sachant qu’il aurait fallu que je fasse 40 km d’Haridwar pour avoir la messe du dimanche, ou bien de rester tranquillement sans bouger. J’ai préféré opter pour la deuxième solution et bénéficier de la messe tous les jours à la cathédrale.
Bien m’en a pris, après 3 mois intenses de déplacements, cela m’a permit de me reposer et de prendre mon temps pour… traiter ma diarrhée. En fait, depuis mon départ de la France en juin dernier, j’ai remarqué qu’à chaque fois que j’arrive à la fin de mon séjour dans un pays j’en attrape une. En soit, ce n’est pas dramatique, mais lorsque l’on a un long trajet à faire, c’est pénible. Rassurez-vous, les médicaments que me prescrivent les médecins sont très efficaces et la diarrhée disparaît en un ou deux jours. Cela est, je pense, à quelque chose que j’ai mangé et qui n’est pas passé, mais aussi au stress que je dois avoir chaque fois que je traverse une frontière.
Sultanpur Lodhi
Sultanpur Lodhi est situé à 45 km au sud-ouest de Jalandhar, j’ai eu l’information sur ce lieu à Amritsar.
C’est dans cette ville, que Guru Nanak (1469-1539), le premier gourou sikh, y vécu pendant plusieurs années, y faisait ses ablutions dans la rivière à proximité et y médita pendant de longues heures sous un arbre. Un jour, il disparut et les habitants le crurent mort. 3 jours plus tard, il revient de son expérience mystique quasi-muet où il prononça quelques mots qui forma un poème mystique (le texte fondamental). Il voyagea par la suite et de nombreuses personnes se mirent à sa suite. Le sikhisme (sikh signifie serviteur en sanskrit) est né. Sultanpur Lodhi, est donc considéré comme le berceau du sikhisme, mais ce n’est pas une ville sainte pour les sikhs.
Le lieu en lui-même est peu touristique, il est situé sur le bord de la rivière, le temple est construit au pied de l’arbre où Guru Nanak a eue son expérience mystique.
Fin de ma visite en Inde
Que dire de ces 3 mois que je viens de passer en Inde ? En relisant tout le chemin parcouru, que d’aventures. Après un rapide calcul, j’ai parcouru plus de 10 000 km et me suis arrêté dans 54 villes. C’est assez impressionnant tout ce que j’ai fais et vous pourriez dire que j’ai couru. Oui et non. En fait sur quelques rares étapes, je suis passé un peu vite et sur d’autres, j’ai passé beaucoup trop de temps. En fait, j’essaye de rester juste le temps qu’il faut sur une ville et parfois je fais des pauses pour souffler.
Seulement avec les messes le dimanche et le fait qu’il n y a pas beaucoup d’églises catholiques, ça m’a obligé d’adapter mon itinéraire d’une façon pas forcément optimale et de me retrouver dans des lieux où je ne pensais pas m’arrêter. Qu’importe, le plus important est d’avoir la messe au minimum le dimanche et je sais que le Seigneur me le rendra au centuple. Témoigner de sa foi, c’est aussi cela.
Ce qui m’a le plus marqué : la diversité des paysages (mer, désert, montagne…), du climat (chaud, froid, neige, soleil brûlant…) et des populations. Il n’y a pas un état qui ressemble à un autre. J’ai été touché aussi par toutes les rencontres que j’ai pu faire, très variées, ainsi que découvrir 2 autres religions (le jaïnisme et le sikhisme).
L’Inde est tellement riche en histoire, en religions, que toute une vie entière ne suffirait pas pour tout connaître. Mais en connaître un bout, me permet de connaître le monde sous un autre angle que ma propre culture, et me permet dire que cela en vaut vraiment la peine : c’est une vraie richesse pour soi et pour les autres. Rester enfermé sur moi-même, c’est mourir ; rester ouvert au monde, permet de donner un sens à sa vie et de me rendre compte que toute vie est vraiment précieuse, car c’est l’œuvre de Dieu.
Mon visa de 3 mois étant à arrivé a expiration, j’ai été obligé de quitter l’Inde. J’ai donc parcouru un long trajet en train de plus de 1000 km et 19 heures perché sur un porte bagage pour arriver à Gorakhpur. Arrivé le lendemain matin, j’ai pris le bus pour arriver à la frontière que je connais bien : Sonauli. Le passeport tamponné en 5 minutes, direction le Népal.
Voir les photos de l’Haryana, de l’Himachal Pradesh et du Penjab.