Inde – Visite de l’Andhra Pradesh et de l’Odhisa

Visite de l’Andhra Pradesh (Telangana) (Lundi 10 novembre – dimanche 16 novembre 2014)

Me voici arrivé dans un autre pays. Heu pardon, dans un autre état. En fait, si l’état ressemble géographiquement à celui du Tamil Nadu, la population est bien différente et la langue aussi.

 Tirupati / Tirumala

Tirupati est la ville où il y a toutes les commodités pour se rendre spécialement à Tirumala. La ville en elle-même n’offre rien d’intéressant à visiter, si ce n’est une ambiance particulière autour de l’importante gare ferroviaire et des nombreux logements à proximité : les pèlerins arrivent et partent à tout moment de la journée, et la nuit pour attendre le train, ils dorment dans le hall de la gare. Pour me loger, j’ai trouvé une chambre en face de la gare en 5 minutes. Par contre impossible de trouver une église à proximité…

Tirumala est une petite ville perchée sur une petite montagne située à 23 km de Tirupati. Sa particularité est d’être un sanctuaire, un haut lieu de pèlerinage pour les hindous (c’est une des 7 villes sacrées). Pour accéder à cette montagne sécurisée (des bus font la navette très régulièrement) il faut payer un droit d’accès (compris dans le ticket de bus), passer tous ses bagages aux rayons X et passer la fouille corporelle ! La montée offre de beaux paysages et le trajet dure 1 heure.

Le sanctuaire, d’une taille plus importante que celui de Velankanni, est aussi beaucoup moins bruyant ; tout est fait pour que les pèlerins puissent prier dans de bonnes conditions. Au milieu du sanctuaire se trouve un des rares temples dédié à Sri Venkateswaraswamy une réincarnation de Vishnou ainsi qu’un autre plus petit (Balaji).

Les temples étant des lieux sacrés, il est interdit de garder ses affaires avec soi. Je dépose donc mes affaires à un endroit, en séparant mon téléphone et mon appareil photo de mon sac à dos car c’est interdit de laisser des objets de valeur à l’intérieur. La seule chose que je garde sur moi, sont les papiers et l’argent. Jusque là tout est normal. Sauf que pour récupérer mes biens, j’ai du aller à un autre endroit (je pense à 1 km). Tous les biens sont étiquetés, puis transféré pour être récupéré plus tard. Au début, il y a forcément la crainte qu’un objet puisse disparaître, mais devant la confiance des Indiens face à cette organisation, j’ai fait confiance moi aussi. Ce qui m’a rassuré, c’est de voir des téléphones plus luxueux que le mien mis en dépôt… En France, on vit souvent dans la crainte et la méfiance, ici, les Indiens se font d’avantage confiance entre-eux (ce qui n’empêche pas de rester prudent).

Pour faire son darshan, c’est 300 roupies. En règle générale, outre un accès payant, il y a souvent un accès gratuit où à un prix réduit. Je me contente toujours de l’accès gratuit, n’ayant pas besoin d’avoir des privilèges spéciaux pour accomplir un pèlerinage hindou (ce n’est pas ma religion). J’ai bien trouvé le passage pour le darshan gratuit, sauf qu’après avoir fait tout le couloir grillagé, la porte du bout était fermée !

Celui à 300 roupies : les réservations se font uniquement sur internet. Toutefois, il y a la possibilité de payer sur place à un endroit bien précis, que je n’ai jamais trouvé malgré les vagues informations des points de renseignements (et n’espérez pas trouver une pancarte mentionnant le guichet). L’autre challenge pour un étranger, est de trouver l’entrée du fameux couloir grillagé qui mène au temple et qui à vu d’œil doit bien faire 1 km (c’est la première fois que j’en vois un aussi grand). Ne voulant plus tourner en rond indéfiniment, j’ai abandonné mon souhait de visiter le temple. J’ai tout de même rendu visite au petit temple à côté, qui contient un bassin pour aller se purifier.

Comme tout sanctuaire, il y a une ambiance très particulière où chacun fait ses dévotions, seul ou en famille. Certains se font raser la tête (les hommes, les femmes et les enfants) selon un vœu qu’ils prononcent. C’est une expérience que je vous encourage à partager, c’est pour moi le meilleur moyen pour s’inculturer facilement. Si vous avez des questions, les pèlerins de feront un plaisir de vous répondre.

Vijayawada

Vijayawada

Cette ville de taille moyenne (1 million d’habitants), est surtout connu comme carrefour stratégique pour tous les transports routiers mais aussi des trains de la côte est. Par conséquent, la gare est aussi importante que celle de Bengaluru (8,4 millions d’habitants) ou celle de Mumbai (112 millions d’habitants). C’est l’équivalent en France de celle de Lyon Part-Dieu.

Si je me suis arrêté dans cette ville, ce n’est pas pour son côté historique, ni spirituel. C’est juste pour faire une halte sur mon long trajet vers le nord, à 400 km de Tirupati et à 800 km de Bhubaneswar ma prochaine destination. En fait, très peu d’étrangers s’arrêtent dans cette ville.

La géographie de Vijayawada est un peu particulière : la ville s’est construite autour de différentes collines. Certaines collines sont accessibles, d’autres pas. Et lorsque l’on grimpe sur les collines, l’on a une vue imprenable sur la ville et ses environs sous différents angles. Les montées sont presque en ligne droite, aussi c’est important d’avoir une bonne forme physique et une bouteille d’eau avec soi. Ce qui est assez surprenant, ce sont les constructions qui montent sur les flans de collines. Le seul moyen d’accès : des marches raides à gravir parfois sur plus de 200 mètres pour les maisons les plus hautes. Les moyens de transport restent en bas.

Les quelques lieux que j’ai visité :

  • le barrage qui mesure 1,2 km, un des plus grands de l’Inde. Il est situé sur la rivière Krishna. D’un côté ça créé un immense lac, de l’autre un ruisseau. Aussi, j’ai pu traverser la rivière à pied ;
  • le Kanada Durga temple : c’est en fait un complexe de 5 temples situé à flan de colline. Comme dans beaucoup de temple, le coût du darshan va ici de la gratuité à 100 roupies. Ici aucune information en anglais tout est dans la langue locale. Ne sachant pas s’il fallait que je paye quelque chose, j’ai regardé ce que faisaient les Indiens. Ca rentrait et ça sortait librement. J’ai donc fais comme eux en passant devant des gardiens. Après avoir fini la visite, j’ai donc fait le circuit du darshan gratuit. J’ai donc refais un tout petit bout du circuit que je venais de faire. J’ai compris après coup, que j’avais fais le darshan à 100 roupies gratuitement. En règle générale, lorsque quelque chose est payant, c’est contrôlé mais pas ici ;
  • st Mary’s church : cette église, qui est en fait un tout petit sanctuaire, est située au pied d’une autre colline à 4 kilomètres de la gare. J’ai donc fais le trajet à pied en passant par des petites rues (merci le GPS) ce qui m’a valu quelques belles rencontres toutes simples. La montée au sommet de la colline est assez rude, les marches sont hautes et étroites. Arrivé en haut de la colline, Jésus crucifié garde la ville. Pour le retour, j’ai pris un autre chemin, que pratiquement personne ne prend.

 Khammam

Situé à une centaine de kilomètre au nord-ouest de Vijayawada, j’ai donc un fait un aller-retour pour aller voir le vieux fort mentionné dans les guides touristiques. Outre une magnifique vue sur la ville, le fort, du moins ce qu’il en reste, ne présente vraiment pas un grand intérêt. Le lac de Khammam, lui aussi n’a rien d’exceptionnel. Du coup, en attendant le prochain train, je me suis reposé dans un jardin privé près du lac. La ville ? Aucun intérêt. L’on pourrait dire qu’avec ce que je viens de mentionner juste avant que j’ai perdu une journée. Et bien… non ! La ville n’étant pas touristique, le fait de voir un étranger dans la rue et dans le train, m’a permit de rencontrer un certain nombre de personnes qui n’arrêtaient pas de me poser des questions et qui voulaient prendre des photos de moi.

Khammam

Pour conclure ma visite de l’Andhra Pradesh : c’est un état, où la pauvreté est bien présente. Je pense que la vie est encore plus rude que celle du Tamil Nadu. A la lecture du guide touristique que j’ai, l’état est grand, et il y a peu de choses à visiter, ce qui peut expliquer que peu de voyageurs s’arrêtent dans cet état. Et pourtant, à travers les 3 villes que j’ai visitées, rencontrer les habitants de cet état a été un vrai bonheur. Certes, ils parlent peu anglais et lorsqu’ils le parlent, c’est dans un charabia que je n’arrive pas à comprendre (ils n’articulent pas). Du coup, les conversations sont limitées. Malgré cela, ce sont des personnes d’une grande douceur, qui n’ont qu’une envie de vous rencontrer, ne serait-ce que pour vous dire bonjour. Si j’avais eu plus de temps, j’y serais resté plus longtemps.

Bubhaneswar ma prochaine destination est à 800 km de Vijayawada, j’ai donc pris le train de nuit. Les 2 fois précédentes étaient pour rallier Mumbai à Hospet puis Hospet à Bengaluru. Me voici donc confronté aux soucis de réservations des trains. En fait, pour avoir une banquette pour dormir tranquille, et pour certaines destinations, il faut réserver longtemps à l’avance. J’aurais pu tenter de mettre sur une liste d’attente en espérant qu’il y ait des annulations de dernières minutes, mais ayant peu de chance et ne voulant pas payer de frais d’annulation de réservation, j’ai pris une place non réservée.

Dans tous les trains longues distances, il y a toujours entre 1 et 3 wagons sans réservation, ça permet de prendre donc le train à la dernière minute. Sauf que, les places sont très limités et les voyageurs très nombreux. Au moment où je suis monté, le wagon était bondé, j’ai du pousser un peu pour y entrer avec mon gros sac à dos. Je savais qu’il y aurait du monde, mais pas à ce point. Les Indiens sont très organisés pour voyager pas cher. Le moindre cm2 au plancher est exploité pour s’asseoir ou dormir, les portes bagages suspendus servent de banquettes, les bagages vont sous les banquettes, d’autres sont suspendus là où on peut les accrocher et enfin, pour dormir tranquille sans être compressé, faire un hamac avec un morceau de tissu suspendu au dessus du couloir ! J’ai donc voyagé une bonne partie debout sans bouger, une autre partie à moitié assis. Les indiens s’accommodent de toutes les situations et arrivent à dormir en toutes circonstances, moi je n’ai pas réussi à dormir. Durée du trajet plus de 13h.

 

Tour de l’Odisha (Orissa) (Lundi 17 novembre – mercredi 19 novembre 2014)

 Bhubaneswar

Arrivé au petit matin pas très frais, j’ai filé rapidement à l’église du coin en espérant avoir la messe. Pas de chance, je suis arrivé juste après… Sans perdre de temps, j’ai entamé la visite de la ville et ses fameux vieux temples hindous. L’architecture des temples changent radicalement de tous ceux que j’ai pu voir jusqu’ici, pas de gopuram (ce que l’on voit au dessus des portes d’entrées), mais une sorte de toit en pointe arrondie sur le temple lui-même. Le principal temple (qui est aussi le plus beau) et réservé aux hindous. Pas question de tricher, l’entrée est étroitement surveillée. Petite consolation, la possibilité de monter sur une plateforme à proximité pour admirer l’intérieur de l’enceinte. Comme bien souvent, un don financier est requis. Pour aider à donner des billets, un carnet est présenté avec le nom, la nationalité et le montant des précédents donateurs. Vu les circonstances (toujours payer pour voir, et interdit d’entrée dans le temple), j’ai fais un don ridicule de 10 roupies. Le gardien (comme d’autres hindous), a pris mon billet, l’a embrassé, puis l’a présenté devant son dieu dans un oratoire (j’appelle cela le culte de l’argent). Ayant fait de le tour de quelques temples les plus importants, j’ai pris un bus pour ma prochaine destination.

Konark

 Konark

Situé non loin du bord de mer, ce village est connu pour abriter un ancien temple du XIIIème siècle, dit le temple du soleil. C’est un magnifique temple orné de roues pour ressembler à un char. Il est situé dans un magnifique jardin très bien entretenu… essentiellement par l’argent des touristes (20 roupies pour les Indiens, 250 roupies pour les autres). Toutefois, il n’est pas obligatoire de payer un billet d’entrée pour l’admirer de plus loin. En effet, il n’y a pas de clôture, ni de mur, ce qui fait que l’on peut faire le tour du jardin en voyant tout et prendre de belles photos surtout avec un bon zoom. J’ai donc fait ce choix, d’autant plus qu’il n’est pas possible de rentrer dans le temple. J’ai donc passé la nuit seul dans une lodge à l’écart du temple avec un silence complet.

 Puri

Puri est un des 4 lieux qui permet à un hindou de faire son pèlerinage le plus sacré (avec Kedarnath au nord, Puri à l’est, Rameswaran au sud et Dwarka à l’ouest). Je m’attendais à baigner dans une atmosphère un peu particulière comme à Rameswaran, mais non rien de tout cela. En fait le temple sacré Jagannath, du XIIème siècle et dédié à Shri Shri Jagannath Mahaprabhu dieu de l’univers, est réservé uniquement aux hindous, bien gardé par des militaires. C’est le seul lieu intéressant à visiter et impossible de voir à l’intérieur de l’enceinte à moins de monter sur le toit d’une maison. Sinon, Puri est situé sur le bord de mer où il est possible de se baigner habillé, mais je ne l’ai pas fait parce que trop de monde. Il y a aussi la possibilité de faire une ballade à dos de chameau sur la plage.

En tant que ville sainte, je m’attendais à une certaine propreté dans les rues. Et bien non, je n’ai jamais vu une ville aussi sale depuis mon arrivée en Inde. Les hindous sont très stricts à l’intérieur d’un temple (enfin cela dépend des temples), mais ça ne posera pas de problèmes d’avoir un dépotoir à proximité…

Les habitants : d’une grande gentillesse, comme dans l’Andhra Pradesh. En me promenant dans les petites rues, j’ai été arrêté pendant un moment par des enfants qui s’étaient précipités sur moi (le seul blanc de la ville) pour me dire bonjour, puis toute la famille est sortie dans la rue. La conversation était limitée car je ne parlais pas hindi et eux ne parlaient pas anglais. Ce n’est pas grave, le plus important était d’être ensemble un moment, et de voir des visages souriants.

La messe : je me suis logé à proximité de la seule église catholique de la ville. Les seules informations affichées, sont celles de la messe (sans précision sur les jours). J’ai bien essayé de me renseigner, mais impossible d’avoir une information fiable (l’église est fermée en journée). Aussi le lendemain, j’ai raté la messe. Bah oui, les informations affichées sont celles du dimanche, la messe de la semaine à 6 heures du matin, n’est pas indiquée. Je ne l’ai su qu’après…. Non seulement, je ne suis pas accueilli dans le temple hindou, mais je ne le suis pas non plus par l’église catholique (qui d’ailleurs est fermée toute la journée). C’est vraiment bête de louper la messe par manque d’information.

Je pensais y rester 3-4 jours pour me poser et bien au final, j’ai choisi de ne rester qu’une nuit. Je prends donc le train de 21h45 pour un long trajet de 16 heures, de 880 km.

Puri marque ma dernière étape dans l’Inde du sud.

Voir les photos de l’Andhra Pradesh et de l’Odhisa.

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