Inde – Visite du Gujarat

Visite du Gujarat (Mercredi 21 janvier – Mardi 10 février 2015)

Le Gujarat est des états très intéressants pour découvrir la religion jaïne (5 millions de fidèles dans le monde), mais aussi la religion musulmane, très présente avec des mosquées partout. Situé à l’ouest de l’Inde, le Gujarat offre des paysages variés, d’excellentes routes, et… très peu de trains. Je ne sais pas pourquoi, il existe bien un réseau ferroviaire, mais très peu de train y circulent. Donc les déplacements se font en bus avec, me concernant, de la fatigue en supplément. L’anglais est très peu parlé dans cet état ; toutefois, j’ai toujours trouvé quelqu’un le parlant. Et heureusement, car toutes les informations sont en gujarati (la langue locale)…

Vadodara

A 316 km de Mandu, j’ai donc mis 12 heures pour arriver à destination, avec 3 bus et 1 train ! Ma crainte a été confirmée : j’ai battu mon record de lenteur dans les transports en Inde, malgré des attentes réduites à chaque changement. Partit à 8h15 du matin, j’ai posé mon sac à 20h15. Longue journée de transport et surtout fatigante avec les bus. Et encore, j’ai fini en train au lieu de prendre un ou deux bus supplémentaires.

Première chose à faire : trouver un lieu pour se loger pour 4 nuits. Comme toujours à cette heure-ci, c’est nettement moins évident qu’avant 18 heures. Après avoir été refusé plusieurs fois dans des hôtels même en montant en catégorie, j’ai réussi à en trouver un pour seulement… une nuit à un coût correct compte tenu de la gamme (1100 roupies tout de même). En fait, tous les logements sont pris d’assaut à cause du vadfest (Vadodara festival) pour une semaine et il se trouve que j’arrive justement en plein dedans… Pour ne pas perdre de temps, au lieu de me coucher, me voilà dans la rue la nuit à chercher un logement pour les jours suivants, sans succès. Une chose est sûre, pas question de dépenser des centaines de roupies pour dormir. Au pire, je quitte la ville.

Le lendemain matin, étant à côté du nouveau centre bus, j’en ai profité pour me renseigner sur ma prochaine destination. Le nouveau centre bus est en fait un mall tout nouveau sur 5 étages avec plus de 300 emplacements pour des petites boutiques (les 3/4 sont encore vide). Un vrai centre commercial à l’occidentale. C’est aussi me dit-on le plus grand centre bus de l’Inde avec 16 quais pour les bus (le hic : tout est en Gujarati pour le tableau des horaires) !!! Et le plus surprenant, 2 grands dortoirs au deuxième étage : 1 pour les hommes, ouvert il y a 1 mois et 1 pour les femmes en construction. Encore peu connu, il est quasiment vide, c’est donc ici que j’ai logé pour les 3 nuits suivantes. Ouf, me voilà posé. Autre chose surprenante, au troisième étage un grand hall fermé avec un décor dans le style italien pour se restaurer. Ici plusieurs comptoirs proposent de la cuisine variée dans le cadre d’un concours de cuisine. Puis le repas se prend dans le hall avec de temps en temps une projection sur un mur blanc dans le style de la fête des Lumières de Lyon. Tout cela, uniquement sur la durée du festival. Autant dire que j’en ai bien profité pour manger autre chose que des plats indiens. Et pour ceux qui s’ennuient, juste à côté, se trouve une salle de jeux vidéo…

Durant le davfest, la cathédrale était fermée et toutes les messes étaient au sanctuaire. Bienheureux davfest, grâce à cela j’ai découvert un sanctuaire dédié à Mère des abandonnés (la Vierge Marie), caché dans des petites rues. Messe le matin et… le soir, avec foule et une animation particulière durant le festival. Que du bonheur. A la veille de la marche pour la vie à Paris du mois de janvier, j’en avais profité pour confier à Marie, notre France malade et aussi le monde entier, qui tue ses (futur) citoyens.

Mère des abandonnés accueillez sous votre protection tous ceux dont la vie est menacé par les hommes et bénissez ceux qui donne la mort ainsi que ceux qui en donne l’ordre afin qu’ils puissent découvrir combien la vie précieuse et qu’elle est un don de Dieu. Amen.

Vadodara est une ville qui n’existe pas dans les guides touristiques, car il n’y a rien d’intéressant à visiter qui mériterait que l’on s’y arrête. Enfin si, peut-être pour découvrir le nouveau mall à 2 pas de la gare ferroviaire et le petit sanctuaire de Mère des abandonnés à 3 km (Mother of the foresaken en anglais). En fait, je me suis arrêté là pour avoir la messe du dimanche et par le fait que c’est une porte d’entrée pour visiter le Gujarat. La deuxième raison était pour aller visiter Pavagadh à proximité.

pavagadh

Pavagadh

Situé à une soixantaine de kilomètres à l’est de Vadodara, Pavagadh est une station de colline avec un temple hindou au sommet (Kalika Mata temple), perché à près de 800 mètres d’altitude. Le site se trouve dans un parc archéologique du 10ème siècle. Pour y accéder, le trajet peut se faire intégralement à pied, ou par jeep suivit du téléphérique. Pour ne pas pendre trop de temps pour monter (et éviter de faire de la route), j’ai donc pris la jeep pour faire les 5 premiers kilomètres puis, j’ai fini le trajet en montant plus de 1500 marches en un peu plus d’une heure. Ici impossible de mourir de faim ou de soif, il y a des boutiques tous le long des marches. L’avantage : il y a des bâches qui donnent de l’ombre (pour protéger la marchandise) ; l’inconvénient : on ne profite pas beaucoup du paysage. Arrivé en haut, l’on trouve là aussi des boutiques et ce jusqu’au pied du temple.

Mais alors comment fait-on pour acheminer les quantités astronomiques de marchandises sachant qu’il n’existe pas de route, ni d’héliport ? A dos d’homme ? Ben non, à dos d’ânes. Ici des dizaines d’ânes montent et descendent régulièrement (ainsi que leurs bergers) les 1500 marches (dont certaines assez raides) pour satisfaire nos envies de consommations…

La récompense, une fois arrivé au sommet, est de profiter du paysage et des pèlerins hindous heureux d’aller faire leurs dévotions au temple (certains viennent de loin). En soit, le temple est petit et n’est pas intéressant architecturalement. Par contre, le fait que peu de touristes viennent, cela m’a valu de belles rencontres. C’est tout l’avantage d’aller dans des lieux peu touristiques.

Le jaïnisme

Avant de lire la suite, je vous conseille fortement de lire l’article de Jacques-Henri Prévost sur le jaïnisme. L’article est un peu long, mais c’est celui qui explique assez clairement le mieux le jaïnisme. Cette religion-philosophie est assez complexe à comprendre, mais elle mérite que l’on s’y intéresse de près car elle a influencé certaines personnes dont Mahatma Gandhi.

En 2 mots :

  • c’est une religion : les jaïns ne croient pas en un dieu créateur, mais en un monde incréé (qui n’a ni commencement, ni fin). Le divin réside dans tous les êtres vivants mais pas dans l’inanimé.
  • c’est une philosophie : basée sur la non violence. C’est un principe fondamental qui n’admet aucune dérogation. Le but est de se libérer du cycle des réincarnations (l’âme retrouve une autre forme corporelle) en appliquant le principe de la non violence afin de détacher les mauvaises particules karmique de leur âme, ce qui leur permettra d’atteindre ainsi une infinité de bonheur, de connaissance, de perception et de pouvoir, devenant ainsi un dieu.

Le jaïnisme est une communauté de 5 millions de fidèles surtout en Inde, mais aussi un peu en Amérique du nord et en Europe. Elle est très présente dans l’état du Gujarat, où l’on voit des temples jaïns un peu partout.

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La colline de Shatrunjaya (Palitana)

La colline de Shatrunjaya (qui signifie place de la victoire, à 600 mètres d’altitude) est un des 10 lieux sacrés pour la communauté jaïne, située à 320 kilomètres à l’ouest de Vadodara et à 2-3 kilomètres du centre de Palitana, qui sert de point de chute pour toutes les commodités (il n’y a pas vraiment de choses intéressantes à visiter). C’est à cet endroit qu’Adinatha ou Rishabha (IXème siècle avant J.C.), a atteint l’illumination (la libération). Pour certains, il est considéré comme le premier jaïn tirthankar (personne qui a surmonté les cycles de la mort et de la renaissance) et donc le fondateur du jaïnisme, pour d’autre ce serait Mahavira (VIème siècle avant J.C), le 24ème tirthankar, le réformateur du jaïnisme.

L’accès se fait uniquement à pied : 3600 marches à monter dans la nature pour atteindre une collection de 850 temples jaïns et de 3500 dieux. Personnellement, j’ai mis 1 heure m’arrêtant seulement quelques secondes par-ci par-là ; l’objectif était d’arriver avant que le soleil ne tape fort (il y a peu d’endroits ombragés). Les temples ont été construits durant entre le XIème et XIIème siècle puis entre le XIVème et le XVIème siècle.

Les temples sont regroupés en 3 groupes, encerclés chacun par une muraille, comprenant 1 grand temple puis tout autour des dizaines de petits temples (la plupart sont minuscules) tous très bien entretenus. Les jaïns astiquent en permanence les lieux et spécialement tous les dieux (dont certains sont même habillés). Ici règne une ambiance de prière et de paix, et vous êtes accueillis pour ce que vous êtes. Les jaïns ne vous forcent pas la main pour faire telle ou telle offrande, ils comptent essentiellement sur la générosité de votre cœur. Et ce qui me marque le plus : de voir des gens souriants et heureux de venir prier ici (ou d’y vivre). Je perçois vraiment une belle petite communauté soudée. Si vous avez des questions, surtout posez-les, les jaïns seront ravis de discuter avec vous.

Mon cadeau : en visitant le principal temple (dans le groupe de gauche), j’ai vu des gens monter à l’étage. Curieux que je suis, je suis moi aussi monté (tout le monde peut y aller). Puis j’en ai vu certains passer une petite porte donnant accès à l’étage supérieur (accès réservé). J’ai fait de même et je me suis retrouvé au dessus du cœur du temple. Puis, j’ai passé une minuscule porte donnant sur les toits assez raides (accès interdit). Et au point le plus haut des toits, j’ai vu des hommes chanter et crier de joie… Du coup, ambiance festive et vue imprenable sur le paysage. Bien sûr, j’ai demandé l’autorisation de le faire sachant que c’est très exceptionnel (d’ailleurs je ne sais pas pourquoi cela s’était fait).

Sur le chemin du retour, j’ai rencontré un Indien qui vit actuellement en Amérique et qui vient en pèlerinage ici tous les ans. J’en ai donc profité pour lui poser des questions sur le jaïnisme, très bonne rencontre. Ce lieu est une étape incontournable du Gujarat.

A savoir :

  • Les photos à l’intérieur des enceintes sont interdites (mais pas entre les enceintes) afin de pas transformer le site en un vulgaire lieu touristique et par respect aussi pour ceux qui y prient, mais j’en ai quand même prise quelques unes très discrètement pour vous les partager.
  • Pour ceux qui ont des difficultés pour monter les marches : utiliser les services des dholis. Pour vous transporter, le système est ultra simple : un ou deux morceau de bambou sur lequel est suspendu un siège (comme le système des balançoires) et entre 2 et 4 hommes ou femmes pour vous porter. Ici tout se porte uniquement à dos d’homme ou de femme (il n’y a pas d’animaux).
  • Pour se restaurer : prévoir ses provisions, il n’y a pratiquement rien pour se restaurer sur le sanctuaire.
  • La montée : la faire avant le levé du soleil, le chemin est peu ombragé.

mont girnar

Le mont Girnar (Junagadh)

Le mont Girnar (1031 mètres d’altitude, point le plus haut du Gujarat) est un des 10 lieux sacrés pour la communauté jaïne, située 200 kilomètres à l’ouest de Palitana et à 6 kilomètres de Junagadh qui sert de point de chute pour toutes les commodités (là aussi, il n’y a pas vraiment de choses intéressantes à visiter). Les temples (du XIIème, XIIIème et XVème siècle) sont dédiés au 19ème et au 22ème tirthankar. Le mont Girnar est aussi un lieu de pèlerinage pour les hindous.

L’accès (au bout d’une route à l’est de Junagadh) se fait là aussi uniquement à pied. Après un peu plus de 3000 marches à monter et passé devant quelques minuscules temples hindous, l’on arrive sur un petit plateau où son regroupé les 4-5 temples jaïns. C’est tout petit, du coup j’ai été déçu du lieu car je m’attendais à retrouver un lieu un peu comme sur la colline de Shatrunjaya, d’autant que les temples n’ont pas un grand intérêt architectural.

La montée ne s’arrête pas là, 1500 marches de plus à monter et l’on arrive à un pic où se trouve un minuscule temple hindou. En fait, l’on passe un premier pic avec un minuscule temple hindou, on descend puis on remonte pour atteindre le deuxième pic qui marque la fin du trajet. Les marches sont très raides, je voyais certains pèlerins âgés les monter presque à quatre pattes et avec beaucoup d’essoufflement ! Là aussi, rien à visiter dans ce minuscule temple en béton et en tôle. Non, ce qui fait le clou de la visite est d’être arrivé en haut d’un pic après avoir marché sur une crête. Attention donc au soleil qui tape fort (même en janvier) et au vent assez violent.

J’ai mis 1 heure pour atteindre les temples jaïns et 1 heure de plus pour atteindre le deuxième pic, en m’arrêtant seulement quelques secondes par-ci par-là.

Pour redescendre, soit l’on repasse par le même chemin qu’à l’aller, soit l’on fait la boucle en prenant un chemin plat à la bifurcation située au dessus des temples jaïns (à gauche en montant). Ce bout de chemin, très peu de personnes l’empruntent et c’est bien dommage. Non seulement, les paysages sont magnifiques (différents du chemin principal), mais surtout il y a un temple jaïn qui vaut vraiment le détour. Il a la particularité d’être circulaire ! La descente se fait sur 4000 marches.

Pour corriger les erreurs des guides touristiques, des sites d’informations et des locaux qui vous disent tous qu’il y a 9999 marches à monter. Si vous faites la boucle, il y a 9999 marches à franchir. A monter il n’y en a que 4500 ou 5500 suivant le sens de la boucle.

A savoir :

  • Pour ceux qui ne peuvent pas monter les marches, utiliser les services des dholis.
  • Pour se restaurer : il y a quelques points de vente sur le chemin avant d’arriver au plateau. Mais, seulement de quoi grignoter et boire.
  • La montée : la faire avant le levé du soleil, le chemin est partiellement ombragé. Toutefois, il y a des lieux couverts pour s’asseoir et se reposer. Après les temples jaïns, il n’y a plus rien pour se mettre l’ombre…

Si l’on n’a pas de temps de visiter la colline de Shatrunjaya et le mont Girnar. Lequel choisir ?

  • La colline de Shatrunjaya : pour ceux qui sont intéressés par la culture et la découverte du jaïnisme. Ce lieu est clairement plus important que le mont Girnar et le plus visité.
  • Le mont Girnar : pour les amoureux de la nature, de la marche et des marches.

Porbandar

Porbandar est situé à 120 km au sud de Junagadh, au bord de la mer d’Arabie. Me voici arrivé au sud du Gujarat dans la ville de naissance de Mahatma Gandhi (1869-1948), celui qui défendu son pays envers les Anglais pour obtenir un jour l’indépendance de l’Inde (en 1947), en prêchant la paix et la non violence. C’est le héros de l’histoire de l’Inde, il est présent partout : sur tous les billets de banque, chaque ville à une rue importante à son nom (M.G. road), des statues un peu partout…

J’ai donc visité sa maison de naissance, puis juste à côté le musée qui lui est dédié, afin de comprendre un peu mieux sa vie. En dehors de cela, Porbandar est juste une ville côtière avec son port (et ses construction de bateaux) et sa plage qui n’offre rien d’autre d’intéressant à visiter. Ne s’y arrêter que si vous avez du temps à perdre.

Dwarka

A 111 km à l’ouest de Porbandar, Dwarka est un des 4 lieux qui permet à un hindou de faire son pèlerinage le plus sacré (avec Kedarnath au nord, Puri à l’est, Rameswaran au sud et Dwarka à l’ouest). C’est une ville côtière, avec un nombre impressionnant de logements de toutes catégories pour accueillir les pèlerins. Tous les magasins sont principalement situés autour du temple Dwarkadhish dédié à Krishna, situé près de la mer. Le temple en pierre, est petit, il a la particularité d’avoir 5 étages. Bref, la visite du temple est très rapide, mais la ferveur des hindous est bien présente. En dehors du temple, il n’y a rien d’autre à visiter. Pour compléter la visite de la région, ne pas hésiter à aller sur l’île de Bet Dwarka.

bet dwarka

L’île de Bet Dwarka

Bet Dwarka est une île au large d’Okha, situé à la pointe du Gujarat à l’ouest de Dwarka (à 30 km). Sur le guide touristique que j’ai, il est mentionné qu’il y a un temple avec une statue géante de Krishna, c’est ce qui m’a motivé à y aller. Et bien rien de tout cela, elle n’existe pas sur l’île… En fait, il y a le temple Shri Dwarkadish où beaucoup de personnes viennent y prier dans le cadre de leur pèlerinage après Dwarka.

Le temple est lui aussi petit et la visite est forcément guidé. Je me suis donc intégré à groupe. Le guide était assez dynamique (tout est en gujarati) et l’on suivait un petit circuit en passant devant des divinités. Certaines divinités sont cachées derrière des portes, le groupe attend, l’excitation monte et soudain… les portes s’ouvrent et le groupe pousse un cri de joie. Et voilà, on passe à la divinité suivante !!! Et vite, car il y a un autre groupe qui attend. Lorsque le groupe s’était arrêté pour un temps d’enseignement (?), je me suis éclipsé…

La visite vite finie, j’ai donc pris le large (de la foule) et je me suis dirigé vers la pointe de l’île à 6 km en traversant les petites rues du village, puis j’ai pris un rickshaw partagé qui m’a laissé au temple au bout de l’île, et enfin j’ai fini le trajet sur le bord de mer sur 2,5 km… en compagnie d’un groupe de jeunes et de professeurs. En expliquant à des Indiens que je souhaitais aller à Dunny point (la pointe de l’île), un professeur de classe m’a proposé de m’emmener avec ses jeunes. Arrivé à Dunny point, je découvre un campement où ils se sont installés pour 3 jours. Ce campement est ouvert de novembre à mars uniquement aux sorties scolaires. C’est une zone interdite aux visiteurs à causes des conflits avec le Pakistan, la frontière étant proche. Mais bon étant invité, j’ai pu y rester, me baigner avec les jeunes et prendre le déjeuner avec eux… Très bon moment ensemble, ils étaient ravis de me voir (ils ne doivent pas voir d’étrangers très souvent) et moi aussi, et chose amusante le jour de la saint Jean Bosco.

Au retour, je me suis arrêté à Mithapur où j’ai pu avoir la messe anticipé du dimanche. Ah oui, il y a très très peu de catholiques dans le Gujarat (quelques centaines), les églises sont donc naturellement peu nombreuses et les messes aussi. Enfin, en anticipant un peu les choses j’y arrive.

Jamnagar

A 150 km au nord de Dwarka, c’est une ville étape pour aller dans le nord ouest du Gujarat. Cette ville a subi de gros dégâts dans un grand tremblement de terre en 2001. Elle est construite autour d’un lac artificiel (actuellement vide) avec un palais en son centre, devenu un musée que je n ‘ai pas visité. C’est aussi là où se trouve l’unique solarium au monde qui permet de traiter les problèmes de peau directement avec les rayons du soleil par un système de miroirs. Le deuxième qui avait été construit en France, a été détruit pendant la seconde guerre mondiale. Cela m’avait été recommandé par le professeur de classe rencontré à Bet Dwarka. Sauf qu’ayant été endommagé en 2001, il n’y a plus de pièce de rechange pour le réparer. Actuellement, il est fermé (caché sous des bâches) à cause de la construction d’un nouveau solarium plus moderne. Enfin, dans la vieille ville, se trouve disséminé un peu partout de magnifiques temples jaïns richement décoré à l’intérieur qui méritent que l’on s’y arrête.

Le district du Kutch

Le district du Kutch (ou Kahchch) est situé au nord ouest de l’état du Gujarat, bordée par la mer d’Arabie au sud et à l’ouest et au nord par le Pakistan. Le district est divisé en 3 : le Rann of Kutch situé au nord qui comprend le White Rann, le Little Rann à l’est qui comprend une réserve qui abrite les derniers ânes sauvages asiatiques, et le Great Rann pour le reste de la région. Le Kutch fait parti du désert du Thar (avec aussi un bout dans l’état du Rajasthan et un bout au sud et à l’est du Pakistan).

Rann en hindi veut dire littéralement « quelque chose qui par intermittence devient mouillée et sèche ». Kutch signifie « désert ».

Ce district a subit un important tremblement de terre en 2001 (7,9 sur l’échelle de Richter), laissant de gros dégâts. Aujourd’hui, la vie à repris son cours, laissant encore quelques traces apparentes.

bhuj

Bhuj

Me voici arrivé dans la capitale du district du Kutch (située dans le Great Rann), à 300 km de Jamnagar. Bhuj est la ville d’où l’on part pour explorer les alentours, qui est un des endroits les plus visité du Gujarat par tous les touristes, les locaux et le gouvernement indien !

La ville mérite que l’on s’y arrête une journée pour visiter quelques monuments assez intéressants :

  • Le Pragmahal Palace : construit dans un style italien gothique au XIXème siècle, il a été gravement endommagé par le tremblement de terre de 2001. Autant les murs extérieurs sont relativement en bon état (avec tout de même de belles fissures), autant l’intérieur n’a pas été vraiment restauré : on marche sur du béton, le mobilier est complètement abîmé, les plafonds tombent en ruine et les pigeons viennent habiter les lieux avec toute la saleté que ça apporte. Toutefois, il y a juste une grande pièce qui a été restauré (la première que l’on visite) qui vaut le coup d’œil et les 20 roupies du ticket d’entrée. Pour prendre des photos de la pièce, c’est 50 roupies en plus (le reste c’est gratuit). Pour achever la visite, l’on aura une vue sur la ville du haut de la tour de l’horloge.
  • Le Aina Mahal : situé juste à côté du Pragmahal palace, il a été construit au XVIIIème siècle et partiellement détruit par le tremblement de terre. Il est en marbre blanc, décoré d’or, des miroirs installés un peu partout et du magnifique mobilier, peintures, tableaux… tout cela dans un style hindo européen. Je n’ai pris aucune photo, parce que je n’ai pas payé le supplément du ticket d’entrée (50 roupies) d’autant qu’il y a peu de lumière pour faire de belles photos. A visiter absolument.
  • Le Swaminarayan Smruti Mandir Temple : nouveau temple hindou tout en marbre blanc, il a été inauguré officiellement en 2010. Il remplace l’ancien temple détruit dans le tremblement de terre. Il se trouve au centre d’un grand complexe hôtelier. L’ensemble est assez impressionnant. A gauche du temple, se trouve un : musée moderne, présentant divers anciens objets, je pense en relation avec l’ancien temple. Le musée n’est pas vraiment indiqué et l’entrée gratuite est un peu cachée (la curiosité est un atout). A visiter absolument. Les photos sont interdites.
  • La visite des villages de la région pour découvrir l’artisanat local : c’est possible de le faire, le plus simple est d’aller à l’office du tourisme pour les renseignements.

Koday

A 10 km au nord de Mandvi, je me suis arrêté à Koday pour visiter un temple jaïn en cours de finition. Il est situé sur le bord de la route. Comme à Bhuj, c’est un grand complexe avec un temple en marbre blanc, finement sculpté à la main et à la meuleuse. C’est assez impressionnant de voir ce que des hommes sont capables de faire : du beau. Il est entouré d’une enceinte comprend quelques dizaines de petits temples renfermant chacun une statue. Le temple est ouvert à tous, il est en activité. Par contre les photos sont là aussi strictement interdites. A visiter.

Mandvi

A 59 km au sud de Bhuj, Mandvi est la deuxième ville de la région, elle est située sur la mer d’Arabie. La chose que presque tout le monde visite, c’est le Vijay Villas palace à 8 km à l’ouest ainsi que la plage. La journée bien entamée, je ne l’ai donc pas visité, préférant marcher dans les petites rues de la ville. Il y a aussi un chantier naval à ciel ouvert où l’on voit des grands bateaux en bois en cours de construction. Bref, je suis resté peu de temps, la ville est pour moi d’un intérêt limité.

Il est aussi possible de visiter les villages aux alentours pour découvrir l’artisanat local (se renseigner auprès d’une agence de voyage).

white rann

Le White Rann

Le White Rann, est la chose à faire. C’est un immense marais salant, tout de blanc vêtu qui se visite de préférence de novembre à mars, lorsqu’il n’y a plus d’eau. Durant la mousson, le marais est recouvert de 15 mètres d’eau. C’est le plus grand réservoir de sel au monde, c’est très impressionnant lorsque l’on se promène dessus.

Pour organiser le périple sur une journée, je suis passé par l’office du tourisme qui m’a renvoyé sur une agence de voyage (en face du bus stand). Après renseignements, je me suis lancé dans cette formule : jeep avec chauffeur (obligatoire) pour faire le circuit dans la journée : 2400 roupies. A la dernière minute, un jeune indien (Pavan) s’est associé avec moi, ce qui a permis de diviser le prix par 2. Il y a aussi la possibilité de le faire en toute indépendance en louant une voiture ou bien une moto. La location de la voiture n’étant pas rentable, je n’ai pas le permis moto et la location de scooter n’existe pas, je me suis donc rabattu vers une agence.

Le circuit : passage par le check point de Bhirandiyara afin d’acheter le permis (taxe pour le gouvernement) pour entrer dans la zone contrôlée par les militaires (à cause de la frontière avec le Pakistan), puis première étape à Kala Dungar (qui signifie colline noire), le point le plus haut de la région pour admirer le White Rann. La vue est belle, mais difficile à prendre en photo, je pense à cause la chaleur ; il y a un léger voile qui empêche d’avoir de belles couleurs.

Puis retour sur nos pas, pour visiter le village de Ludiya (petit village de quelques habitants) pour voir l’artisanat local. C’est un village très petit avec des huttes qui fait office d’habitation. L’artisanat est entièrement fait à la main (divers objets en tissu et meubles en bois sculptés). Les produits sont magnifiques d’autant que certains sont assez complexes à fabriquer.

Puis direction Dhordo, la porte d’entrée du White Rann. J’ai été surpris de ne visiter qu’un seul village. Le chauffeur nous disait que les villages étaient d’un intérêt limité, je pense à cause du festival organisé par le gouvernement chaque année sur 4 mois, avec des dizaines de boutiques afin de permettre aux locaux de vendre leur artisanat ; du coup il n’y a presque plus rien dans les villages.

Dhordo est un village en plein désert, qui se voit agrandi par un village de tentes pour accueillir le festival. Passé le lieu du festival, en continuant la route nous arrivons donc enfin à la porte du White Rann. Les voitures s’arrêtent au parking, puis l’on peut soit marcher sur le sel, soit finir la route à pied sur 1,5 km en plein milieu du sel. Arrivé tout au bout, le paysage est magnifique : bleu pour le ciel et blanc pour le sol, c’est vraiment impressionnant. Si on continue tout droit sur 50 km, on arrive à la frontière pakistanaise. Mais bon, c’est interdit d’autant qu’elle est étroitement surveillée par les militaires.

Le clou de la journée : voir le soleil de coucher à partir de 18h30. Au début, il commence à se coucher lentement, puis tout s’accélère subitement pour disparaître complètement en moins de 30 minutes. Je m’attendais à voir la couleur du sel changer pour prendre une couleur orangée, mais rien de tout cela, le sel vire plutôt au gris (c’est aussi joli). C’est vraiment un lieu idéal pour prendre des photos, le paysage est plat et il n’y a aucun obstacle. Sur les photos que j’ai prises avec mon appareil photo (Canon Powershot SX700), il y a une photo avec le soleil que se couche au loin. La suivante, c’est le soleil lui-même pris en zoomant au maximum (30x). Je suis assez content du résultat, dans la mesure où la photo n’est pas floue, ce qui est très très difficile sans trépied. Une demi-heure plus tard, le jour à complètement disparu pour laisser place à un ciel très très noir (impossible d’y voir quelque chose). Le jour où je suis allé, c’était le lendemain de la pleine lune. Malheureusement, ce n’était pas possible d’attendre 1h30 de plus pour voir la lune se lever et éclairer le White Rann, le chauffeur devait rentrer rapidement (d’autant qu’il y a près de 2 heures de route pour revenir sur Bhuj).

Un mot sur Pavan, qui habite à Bangalore : c’est un jeune d’une vingtaine d’année passionné par la photo, qui sur ses temps de loisirs visite son pays pour prendre des photos (actuellement le Gujarat). J’ai passé un excellent moment avec lui, cela m’a surtout permit de ne pas être seul. Il a fait office de traducteur, car les locaux ne parlent pratiquement pas anglais. La photo prise par lui où l’on me voit assis en train de prendre une photo, c’est son appareil photo (Canon D550) avec un téléobjectif monté dessus pour prendre des photos de très loin. Le zoom montant à 500x !

Modhera

Modhera

Modhera se trouve à 360 km de Bhuj, dans le nord du Gujarat. J’ai visité la seule chose intéressante de la ville qui est le Sun Temple, construit en 1026 après J.C. La particularité : se sont les sculptures qui ne représentent que des scènes érotiques ! Ce temple m’a rappelé celui de Konark dans l’Orissa, que je trouve nettement plus jolie avec ses roues de char.

Patan

Patan est à 36 km au nord de Modhera. Ici se trouve un site archéologique classé au patrimoine mondial de l’Unesco : le Rani-Ki-Vav (the Queen’s Stepwell). Il s’agit d’un puit à degrés sur 7 niveaux d’escaliers (Stepwell), construit en 1063 à la demande de Rani Udayamati à la mémoire de son mari le roi Bhimdv Ier. La forme de celui ressemble à un temple, il est richement décoré par des centaines de sculptures. Le site n’a été découvert qu’en 1980 par les archéologues. A visiter, il est unique en son genre.

L’autre chose, situé juste derrière le Rani-ki-Vav est le Sahastralinga Tank, c’est un réservoir d’eau médiéval datant du XIème-XIIème siècle.

 

J’ai donc passé près de 3 semaines dans le Gujarat, c’est un état qui mériterait que l’on s’y arrête encore plus longtemps, il y a tant de choses à visiter… Cela explique aussi la longueur de l’article et la quantité de photos que je vous partage !

Voir les photos du Gujarat.

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