Inde – Visite de l’Uttarakhand

Bienvenue en Inde

Traversée de la frontière

Cette fois-ci, j’ai traversé la frontière de Bhimdatta à l’extrême ouest du Népal à Banbasa dans l’Uttarakhand en Inde, 2 villes distantes de 14 km avec le passage de la frontière au milieu. Coté Népal, c’est simple, un bus vous dépose à la frontière. Une fois le minuscule pont franchi, marcher ~500 mètres pour un premier point de contrôle, puis 300 mètres supplémentaires pour arriver à l’office de l’immigration. Quelques centaines de mètres en plus et l’on arrive au barrage fermé à la circulation. Il n’est ouvert qu’aux piétons, aux vélos et aux motos. Traverser le barrage sur ~1 km et l’on arrive à une route de campagne. Banbasa est à ~5 km. Pour les derniers kilomètres, avec un peu de chance, vous pourrez trouver un taxi, un cheval un rickshaw ou bien finir à pied. En sens inverse c’est plus simple, puisqu’à Banbasa vous aurez une multitude de propositions pour vous emmener au barrage. Je ne connais pas les prix, ayant eu la chance de faire toute la traversée intégrale en moto pour 100 roupies indienne en seulement 1 heure dans des conditions optimales.

Visite de l’Uttarakhand (Lundi 22 juin – lundi 20 juillet 2015)

L’Uttarakhand se situe dans le prolongement ouest du Népal avec de la plaine dans la partie sud et la chaine de l’Himalaya dans la moitié nord. C’est dans cet état que le Gange prend sa source pour finir 2500 à 3000 km plus loin au sud de Kolkata dans le golfe du West Bengal. Pour compléter ces nouvelles, j’ai aussi écrit un article pour donner des conseils.

Le Gange

« Le Gange est considéré comme sacré par les hindous : l’immersion dans le Gange lave le croyant de ses péchés et la dispersion des cendres dans le fleuve peut apporter une meilleure vie future et même permettre d’atteindre plus tôt le moksha ou délivrance, c’est-à-dire la sortie du monde phénoménal. Pour les hindous, l’eau du Gange possède la vertu de purifier le corps des humains et de libérer l’âme des défunts.

Le Gange est vu comme l’ultime vérité, l’ultime réalité au sens spirituel. C’est Shiva qui tient la source du Gange dans ses cheveux, dénommés jata-mukuta : Shiva est aussi appelé Gangadhara.

L’histoire raconte que c’est un roi qui cherchant la prospérité pour la terre, implora la déesse Akash Ganga. Le roi Bhagiratha fut exaucé mais la déesse crût que les flots du Gange submergeraient la terre, c’est pourquoi elle les mit dans la coiffe d’un dieu: Shiva. Ce dernier libéra ensuite le fleuve de ses cheveux.

Quand un pèlerin se baigne dans le Gange, c’est le symbole de la recherche de l’union avec l’ultime vérité. Le Gange est pris comme fleuve apportant la sagesse spirituelle. »

Le cours du Gange débute à Devprayag, au confluent de la rivière Bhagirathi (qui prend sa source au glacier Gangotri dans l’Himalaya (Gaumukh)) et de l’Alaknanda (qui descend du Nanda Devi au nord-ouest de Badrinath). (Source Wikipédia).

Ajoutons que c’est aussi le fleuve le plus pollué du monde.

Haridwar

Après plus de 18 heures de trajet pour faire Kathmandu-Banbasa, rebelote avec un autre bus pour 10 heures de trajet et enfin arriver à destination bien fatigué. Haridwar est une des 7 villes sacrées pour les hindous (avec Kanchipuram, Varanasi, Ayodhya, Mathura, Dwarka et Ujjain). Etant en pleine saison touristique, c’est donc par milliers que les hindous et les étrangers débarquent pour effectuer leur pèlerinage dans les 2 temples et se baigner dans les eaux du Gange.

La ville en elle-même est d’un intérêt limité, elle s’étend tout en longueur de part et d’autre du Gange. Le seul véritable endroit intéressant étant celui des ghats où les pèlerins viennent en masse se baigner dans le Gange et participer aux pujas (offrandes) qui ont lieu tous les soirs. Qui dit ville sacrée, dit aussi ashrams (communautés hindoues), cours de yoga et médecine ayurvédique (ayurveda signifie science de la vie). Bref, tout ce qu’il faut pour se refaire une santé. En dehors du centre ville, 2 temples perchés sur une colline (Mansa Devi temple et Chandi Devi temple) permettent de faire une belle ballade et d’apercevoir Haridwar de haut.

Rishikesh

Rishikesh

A 24 km au nord d’Haridwar, Rishikesh est situé au pied de la chaine de l ‘Himalaya et est surtout connu comme lieu de retraite avec ses nombreux ashrams éparpillés le long du Gange. Cela me rappelle la même configuration avec Mathura et Vindravan : la ville sanctuaire bien animée et à quelques kilomètres un lieu de repos. Le centre ville de Rishikesh n’a aucun intérêt, il faut aller sur les ghats à 3 km de là.

Là aussi, baignade dans les eaux du Gange et pujas tous les soirs le longs des ghats. En me promenant le long des ghats, je me suis arrêté pour visiter un des plus grands ashrams du coin : Parmath Niketan. Comme vous pouvez le constater sur les photos, le site est très bien entretenu avec une magnifique végétation et le plus important, j’ai rencontré des gens heureux et souriant. En discutant avec un des membres de l’ashram, celui-ci m’a donc tout naturellement invité à la puja du soir et j’ai pu profiter de ce moment festif.

La puja est une offrande que fait un hindou pour un événement, moyennant rétribution pour le prêtre hindou qui officie ; c’est un peu comme une offrande de messe pour les catholiques. Il y avait donc une famille présente autour du feu qui offrait sa puja et toute une foule pour l’assister (c’est public), puis place aux chants avec le gourou de l’ashram. Pour vous donner une idée de l’ambiance, c’est comme dans les groupes de prières charismatiques sans l’action de l’Esprit-Saint : c’est très souvent Krishna (un des dieux) qui est chanté et appelé mais apparemment il ne répond jamais ! Qu’importe les Indiens sont très fiers de leur religion et c’est peut-être cela le plus important.

J’ai donc visité Rishikesh en une demi-journée sous un beau soleil ; le lendemain grosse mousson qui m’a obligé à rester à l’hôtel. C’est de là que je suis parti faire le Char Dham. Globalement, j’ai pu visiter les différents endroits par temps de soleil ou nuageux sauf à Yamunotri où il a plu.

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Le Char Dham (les 4 sièges)

Au fil des précédentes nouvelles, je vous avais parlé du pèlerinage le plus sacré pour un hindou : Kedarnath au nord, Puri à l’est, Rameswaram au sud et Dwarka à l’ouest. En discutant avec un hindou à Badrinath, celui-ci m’a fait remarquer que Kedarnath ne fait pas partie du Char Dham mais que c’est bien Badrinath. C’est le grand Char Dham que normalement tout hindou doit accomplir au moins une fois dans sa vie.

Il y a aussi le petit Char Dham : il ne remplace pas le grand Char Dham mais il permet de regrouper dans le même état 4 lieux de pèlerinages (Badrinath, Kedarnath, Gangotri et Yamunotri) représentant les 3 traditions sectaires majeures hindoues.

Les meilleurs moments pour faire le petit Char Dham sont les mois de mai, juin, septembre et octobre. Etant en juillet, j’étais donc en pleine saison de la mousson qui a nettement compliqué mon périple. Mon projet : Ghangaria, Badrinath, Kerdarnath, Gangotri et Yamunotri et des très longues heures de bus pour rallier ces différents lieux. Pour rassurer ceux qui ont peur des longues heures de bus, sachez que je ne me suis jamais ennuyé de contempler les magnifiques paysages, ni de discuter avec mes voisins, ni même de trouver le temps long.

Le nord de l’Uttarakhand est une zone dangereuse en saison des pluies, puisqu’à la moindre petite pluie, ce sont des glissements de terrains qui vous tombent dessus et des routes qui s’effondrent en permanence. Mais tout cela je ne l’ai appris qu’une fois sur place et ne comptez pas sur les Indiens pour vous donner des informations fiables à l’avance car ça ils ne sont que rarement au courant de quelque chose !

Joshimath

Après 10 heures de route, terminus du bus ; impossible de continuer à cause de la route qui vient de s’effondrer la veille entre Joshimath et Badrinath. Initialement, je n’avais pas prévu de visiter cette ville sans grand intérêt. Enfin si, l’on peut rendre visite à un arbre vieux de plus de 2500 ans (Kalpavriksha). La seule route du coin étant d’importance vitale, les militaires ont donc travaillé comme des fous pour la rouvrir 3 jours plus tard. Comment ? En creusant d’avantage dans la falaise et en la fragilisant un peu plus.

Arrivé à Govind-Ghat (sur la route avant Badrinath) pour aller à Ghangaria, j’ai appris sur place que le chemin était fermé à cause d’un pont qui venait de s’effondrer. Il fallait attendre 3 jours. J’ai donc continué ma route en jeep vers Badrinath (à 45 km de Joshimath) puisque c’est possible d’y aller.

Effondrement de la route, la jeep s’est arrêtée et l’on traverse la zone dangereuse à pied pour rependre une autre jeep sur quelques kilomètres. Route de nouveau barrée, il faut grimper un sentier en pente raide super glissante pour gagner la route plus en hauteur et finir les derniers kilomètres en bus.

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Badrinath (~3130 m)

Charmant petit village de plus de 3000 habitants (accessible 6 mois par an) que j’ai beaucoup aimé, il offre de belles perspectives de ballades, notamment celle où il faut monter en direction de l’ouest pour aller visiter de minuscules temples en pierres de plus de 500 ans perdus dans la nature (Charan Paduka). Les fondations du temple au centre du village datent du XVIIIème siècle mais la construction temple date de 400 ans. Il est dédié à Vishnu. Tous les soirs, il est illuminé par un jeu de lumière et des prières chantées organisées. Au pied du temple, les hommes ont la possibilité de se baigner dans des sources d’eau chaude. En visitant ce village, j’ai ainsi accompli le grand Char Dham.

Mana (~3130 m)

Petit village situé à 3 kilomètres au nord de Badrinath, c’est le dernier village sur la route avant d’atteindre la frontière avec le Tibet 40 kilomètres plus loin (non accessible). J’ai beaucoup apprécié ce village, qui vous offre une belle ballade et un temple hindou vieux de plus de 5300 ans taillé dans la roche !

Ghangaria (Valley of flowers et pèlerinage au Shri Hemkunt Sahib temple) (~3400 m)

Maintenant qu’un nouveau pont est construit pour aller à Ghangaria, je suis redescendu par la route pour gagner Govind-Ghat. La jeep s’est arrêtée à cause d’un glissement de terrain, il s’agissait cette fois-ci de piquer un sprint sur 50 mètres en faisant attention à ce qu’une pierre ne me tombe pas dessus. J’ai repris une autre jeep sur quelques kilomètres, retraversé une zone dangereuse à pied puis fini ma route jusqu’à Govind-Ghat.

Govind-Ghat est la porte d’entrée pour aller à Ghangaria, village perdu dans une vallée à 14 km, accessible à pied, en cheval ou en hélicoptère. N’ayant jamais eu l’expérience de voler en hélicoptère j’ai donc opté pour cette solution. 2500 roupies (au lieu de 3200) pour moins de 10 minutes de vol. Le village en lui-même ne présente guère d’intérêt, il sert uniquement de point de chute pour les 2 objectifs pour lesquels on vient :

– Le Shri Hemkunt sahib temple :

Temple sikh (dédié au 10ème gourou) , il est perché en haut d’une falaise à 4300 m d’altitude, au bord d’un lac. Il s’agit d’un lieu de pèlerinage pour les sikhs qui se mérite : 1000 m de dénivelé positif sur 5 km ; autant dire que ça monte raide de bout en bout sur un chemin bétonné en grande partie. Une fois en haut, la vue est splendide et les hommes peuvent se baigner dans le lac.

– La valley of flowers :

5 km plus loin que Ghangaria, cette vallée des fleurs (longue de 10 km) a été découverte en 1931 par un botaniste anglais Frank Smith lors de son expédition au mont Kamet. Il y a là plus de 300 espèces de fleurs qui donnent tout leur potentiel de mi-juillet à mi-août, sachant que le pic est la première quinzaine d’août. Ce site est classé parc national en 1982. Le gouvernement y voyant un moyen de se faire de l’argent, taxe les étrangers de 600 roupies pour une entrée valable 3 jours (2ème tarif le plus élevé après celui du Taj Mahal à 750 roupies). Les contraintes : il est interdit de passer la nuit dans le parc, c’est quasi impossible de visiter toute la vallée et ce n’est pas le meilleur moment pour admirer les fleurs. Bref, outre un prix exorbitant et les contraintes mentionnées, j’ai préféré garder mon argent et je n’ai donc pas visité cette vallée. Vous trouverez des images sur le site internet de Blue Poppy Holidays.

J’ai donc quitté Ghangaria et fait les 14 km de descente (et 1500 m de dénivelé négatif) pour rejoindre Govind-Ghat et ensuite Joshimath. Le chemin est balisé et bétonné presque de bout en bout avec des points d’eau et de quoi se restaurer. Le pont détruit a été remplacé par un minuscule pont en 3 jours et le morceau de chemin affaissé, remplacé un par chemin en pierre où les locaux travaillent à mains nues avec des outils basiques. Oui, en Inde on est parfois loin des outils modernes.

Kedarnath (~3580 m)

Kedarnath est une ville sacrée pour les hindous, ce village n’est accessible qu’à pied, en cheval ou en hélicoptère. Le point de chute est Gaurikund situé 14 km avant pour les commodités. Le chemin est très fragile, il est régulièrement fermé pour des raisons de sécurité (j’ai eu l’information à Rudraprayag). Ce qui a été le cas au moment où j’ai voulu y aller. Le seul moyen est de faire l’aller-retour en hélicoptère pour 7000 roupies. C’est beaucoup trop de dépense pour aller voir un petit temple au milieu de quelques maisons. J’ai donc continué ma route vers Gangotri.

Gaumukh

Gangotri (~3140 m)

450 km, 4 bus, 17h et 3 jours plus tard, me voici arrivé à Gangotri. Le village en lui-même présente peu d’intérêt, d’autant que son principal temple est en travaux. Bref, les rues sont désertes et les quelques habitants qui attendent le pèlerin de passage passent leurs journées à jouer aux cartes. Ce qui motive les plus courageux, c’est de faire 20 km de marche pour aller à la plus importante des sources du Gange : la Bhagirathi river, située à Gaumukh (museau de la vache) dans un parc national.

Gaumukh (~3900 m)

Parc national ? Amis étrangers bienvenue : le ticket d’entrée est de 600 roupies pour 3 jours avec la possibilité de dormir sur place (si vous amenez votre tente vous payez un supplément). 150 personnes par jour sont autorisées à y entrer, aussi faut-il demander et payer son permis à l’entrée. Là aussi le prix est exorbitant, mais j’ai tout de même payé le prix car l’objectif de venir à Gangotri était d’aller à la source et surtout il y a la possibilité de dormir sur place et donc de prendre son temps. La dernière formalité et non des moindres, est d’écrire noir sur blanc que l’on va à Gaumukh à ses propres risques (= le gouvernement n’assure pas votre sécurité).

Le trajet est facile à faire : la montée est tellement progressive que l’on arrive à Bhojbasa (~3800 m) , 14 km plus loin, en ayant grimpé 600 m de dénivelés sans s’en rendre compte. Un vrai régal, d’autant que les paysages sont magnifiques. Après une nuit à Bhojbasa direction Gaumukh 5 km plus loin pour atteindre la fameuse source.

Et là les choses se gâtent : bien que le chemin soit praticable, il faut traverser un ruisseau à fort débit sur des pierres glissantes car ce n’est pas possible de faire autrement (= vous mettez votre vie en danger). Arrivé à un petit temple hindou, l’on arrive donc à Gaumukh à ~3900 m (ce n’est mentionné nulle part en anglais). Ensuite, pour faire les 500 m restant pour arriver à la source, le chemin n’existe plus et vous arrivez dans une zone dangereuse à cause des glissements de terrains permanents. A tout moment une pierre peut tomber sur vous, même par beau temps (= vous mettez votre vie en danger). Une fois proche de la source, impossible d’y accéder car c’est trop dangereux, il faut se contenter de la regarder au loin.

Pour ceux qui veulent aller encore un peu plus loin, c’est possible d’aller avec un guide, à Tapovan (~4460 m) à 4 km rendre visite à 7 habitants. Je ne l’ai pas fait.

Ma visite terminée, je suis redescendu directement à Gangotri. Je ne regrette pas d’avoir fait cette ballade qui est vraiment magnifique. Par contre j’ai été en colère contre le gouvernement qui ne fait absolument rien pour assurer la sécurité des visiteurs d’autant que personne ne vous dis (volontairement ?) rien sur les risques encourus (voir ci-dessous).

Yamunotri (~3200 m)

220 km, 1 jeep et 2 bus, 10h et 2 jours plus tard, me voici arrivé à Janki-Chatti. Ce village est juste le point de départ de la marche de 5 km pour aller à Yamunotri perché 600 m plus haut à ~3200 m d’altitude.

Ce petit hameau perdu dans les montagnes verdoyantes, permet d’être proche de la source de la rivière Yamuna qui ira se jeter dans les eaux du Gange à Allahabad, non loin de Varanasi. Le temple est dédié à la déesse Yamuna et contrairement aux habitudes, il n’y a pas ici de statue mais un mini geyser que les hindous vénèrent comme un dieu (=acte d’adoration). La récompense : sous le temple, les hommes ont la possibilité de se baigner dans une source d’eau chaude.

C’est une petite ballade qui se fait assez facilement sur un chemin bétonné de bout en bout avec des fontaines et de quoi se restaurer le long du chemin. Mon retour s’est fait sous la pluie. Ainsi se termine mon petit Char Dham.

Govind-Ghat

La sécurité des visiteurs dans l’Uttarakhand

En allant à Badrinath et à Gaumukh je vous ai partagé des risques que j’ai encourus. Les montagnes de l’Uttarakhand sont fragiles, à la moindre petite pluie une pierre peut vous tomber dessus. En France, une zone dangereuse est toujours sécurisée par des filets métalliques qui empêchent des glissements de terrains. Et lorsque c’est trop dangereux, l’accès est tout simplement fermé. En Inde, le gouvernement n’entreprend aucune action pour sécuriser les zones dangereuses récurrentes et permet aux visiteurs de prendre parfois des risques inconsidérés mettant délibérément des vies en danger.

Pourquoi je dis délibérément ? Le critère est très simple : route fermée = plus de visiteurs (d’autant que c’est la saison des pèlerinages) = paralysie de l’économie locale = plus d’argent pour le gouvernement. Car oui, tout est une question d’argent.

Par exemple : pour aller à Badrinath, un chemin super glissant a été ouvert pour 2 jours pour permettre aux visiteurs d’y aller. Pourquoi ne pas attendre 2 jours que les choses reviennent à la normale ? Où encore la fois où j’ai du piquer un sprint entre 2 pierres qui tombaient…

Autre exemple : à Gaumukh la zone est dangereuse. Si l’on devait fermer cette zone, cela ferait presque fuir les visiteurs puisque l’on ne vient dans ce parc national que pour voir la source. Plus de visiteurs = paralysie de l’économie locale = plus de taxe pour le gouvernement (600 roupies pour les étrangers). Et la cerise sur le gâteau : personne ne vous dira jamais rien vous mettant devant le fait accompli. Et si vous demandez des informations, vous n’aurez pas de réponse directe. Le pire ? Les locaux en ont conscience pour en avoir discuté après.

Pour finir : de la bouche même d’un indien à Gangotri avec qui j’ai voyagé (il travaille à l’international) et à qui j’ai partagé ma colère : « contrairement aux pays occidentaux, le gouvernement n’investit pas dans le tourisme, ce n’est pas sa priorité. Tout ce que tu fais est à tes propres risques.» Je lui dis : « En 2013, il y a eu plus de 5000 morts sur les chemins, ça devrait inciter à faire quelque chose pour la sécurité…». Et lui de me répondre : « Qu’est-ce que 5000 morts sur l’ensemble de la population ? Il en faudrait beaucoup plus pour que le gouvernement réagisse et investisse… »

Dehradun

L’Uttarakhand n’étant pas très riche en église, je n’ai pas pu avoir la messe pendant 2 semaines, aussi je me suis arrêté à Dehradun (capitale de l’Uttarakhand) pour avoir celle du dimanche qui marquait la fin de mon périple avant de rentrer sur Haridwar. Il faut savoir qu’il n’y a pas d’églises catholiques sur les villes sanctuaires hindoues.

Bien que la ville ne soit pas touristique, il y a 2 choses à visiter :

  • le Shri Ram Rai Ji Maharaj temple : à coté de la gare ferroviaire, il a la particularité d’être en marbre et d’avoir de vieilles peintures ; ce qui est très rare pour un temple sikh.
  • le Mindrolling monastery : dans Clement town à 9 km du centre ville. Il s’agit d’un important monastère bouddhiste tibétain où l’on peut se promener dans les jardins et admirer une grande statue de Bouddha. Mindrolling signifie : « lieu de l’émancipation parfaite ».

En conclusion

L’Uttarakhand est un paradis pour les amoureux de la nature et de la marche, à condition d’être bien conscient des aléas climatiques. C’est une région fragile et dangereuse mais qui mérite de l’on prenne du temps. Si l’on souhaite faire tous les lieux, un mois au minimum est nécessaire dont 1 semaine rien que pour les trajets en bus.

Lire les conseils pour visiter l’Uttarakhand.

Voir les photos de l’Uttarakhand.

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Anais
Anais
16 h 12 min

Bonjour, merci de partager, informations utiles 🙂 bonne route, Anais

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